Dans une Chine vieillissante, le business des maisons de retraite
En 2030, le pays comptera 350 millions de personnes de plus de 60 ans, soit un quart de sa population. Or, ce vieillissement très rapide, à cause de l’enfant unique, n’a pas été anticipé. La Chine manque cruellement de maisons de retraite. Une aubaine pour les leaders français du secteur.
La maison de retraite Jinfu, qui signifie bonheur doré, est située dans un quartier populaire du centre de Shanghai. Elle accueille des pensionnaires, de 70 ans et plus. A notre arrivée, ils sont une dizaine assis dans la cour, à profiter du soleil printanier…
Cette maison de retraite compte 122 pensionnaires pour 42 chambres. L’établissement est très peu médicalisé, et pourtant, les demandes d’inscription ne cessent d’augmenter. Zhou Meiling est la directrice de Jinfu. "Aujourd’hui, on affiche complet, et il y a encore une cinquantaine de personnes âgées sur liste d’attente. Notre patron veut construire une nouvelle maison de retraite dans le quartier pour répondre à la demande", explique-t-elle.
Difficile de garder plusieurs générations sous le même toit
Trente six ans après la mise en place de l’enfant unique, la Chine réalise qu’elle vieillit vite, trop vite. Chaque année, 10 millions de personnes entrent dans le 3e âge, qui démarre ici à 60 ans. L’espérance de vie augmente, tout comme les prix de l’immobilier. Il devient donc de plus en plus difficile de garder plusieurs générations sous le même toit, comme le veut la tradition.
Le 12e plan quinquennal, qui se termine à la fin de l’année, prévoit donc de multiplier par trois le nombre de lits dans les maisons de retraites médicalisées. Il faut passer de 3 à 9 millions de places. Pour atteindre cet objectif, Pékin a ouvert le marché aux étrangers notamment aux Français. Orpéa est le leader européen du secteur. Il sera le premier groupe français à ouvrir un établissement sur le sol chinois à Nankin, près de Shanghai.
Une prise en charge de 1.000 à 2.300 euros par mois
Pourtant, les entreprises françaises se heurtent à un certain nombre de difficultés : des complications administratives au manque de formation du personnel en gériatrie. Colisée a créé sa filiale à Pékin il y a neuf ans mais la société bordelaise n’ouvrira sa première maison de retraite qu’à la fin de l’année, à Canton, dans le sud du pays. La prise en charge coûte quand même 1.000 à 2.300 euros par mois. Selon Colisée, ils seraient 350 millions de Chinois à pouvoir financer, pour eux ou pour leurs proches, une maison de retraite haut-de-gamme.
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