Cet article date de plus de huit ans.

Les Européens sont davantage sujets à la dépression à cause de leurs gènes

C'est ce qu'affirme une étude publiée dans la revue "Nature Genetics". Les auteurs espèrent prouver que la dépression est "une maladie du cerveau" et ainsi "diminuer la stigmatisation" des dépressifs.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
350 millions de personnes, atteintes de dépression, dans le monde. (GODONG / BSIP / AFP)

Selon l'OMS, la dépression touche plus de 350 millions de personnes dans le monde. Et si au final, l'explication se trouvait dans les gènes ? Une vaste étude menée par des chercheurs américains sur un panel de 121 000 personnes, diagnostiquées comme atteintes de dépression ou traitées pour la maladie, auxquelles s'ajoutent 338 000 personnes sans antécédents de dépression, permet de mieux comprendre la composante biologique de cette maladie.

Publiée le 27 juillet dans la revue spécialisée Nature Genetics (en anglais), cette nouvelle étude confirme l'influence des gènes sur le risque de dépression chez les personnes d'origine européenne. Sur ce vaste panel de personnes, elle identifie ainsi 17 variations génétiques potentiellement à risque, réparties dans quinze régions du génome. 

Et elle décrit "les premières associations génétiques significatives avec le risque de trouble dépressif majeur chez les individus d'origine européenne". Cette analyse identifie ainsi les gènes du système nerveux, ceux impliqués dans le développement du cerveau, ainsi qu'un gène préalablement associé à l'épilépsie et la déficience intellectuelle.

Les seuls facteurs psychologiques n'expliquent pas la dépression

"L'identification des gènes qui influent sur le risque pour une maladie est une première étape vers la compréhension de la biologie de la maladie elle-même", explique Roy Perlis, du Massachusetts General Hospital (Etats-Unis), coauteur de ces travaux de recherche. "Nous espérons que la découverte de ces gènes va nous orienter vers de nouvelles stratégies de traitement", ajoute ce spécialiste. Roy Perlis estime également que "trouver des gènes associés à la dépression devrait aider à dire clairement qu'il s'agit d'une maladie du cerveau", en espérant ainsi "diminuer la stigmatisation" des malades.

Les scientifiques savaient que la dépression n'était pas liée à des facteurs seulement psychologiques. La maladie peut ainsi toucher des familles entières. Mais la plupart des études antérieures n'avaient pas réussi à identifier les variations génétiques qui influent sur le risque de dépression, notamment chez les personnes d'ascendance européenne. Une étude récente identifiait deux variations génétiques (ou mutations) pouvant contribuer au risque de développer cette maladie chez les femmes chinoises.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.