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Des traces du virus de la polio retrouvées dans les eaux usées à Londres

Cette forme du virus, dérivé d'une souche vaccinale, est détecté une à trois fois par an dans les eaux usées du pays. Mais c'est la première fois que ces "isolats" "sont génétiquement liés", selon l'Organisation mondiale de la santé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siège de l'Organisation mondiale de la santé, à Genève, le 18 février 2020. (MAXPPP)

L'Organisation mondiale de la santé et les autorités britanniques ont annoncé que des traces d'une forme de poliovirus dérivée d'une souche vaccinale avaient été retrouvées dans des échantillons d'eaux usées à Londres, mercredi 22 juin.

Le poliovirus est responsable de la poliomyélite, une maladie très contagieuse qui envahit le système nerveux et peut causer une paralysie permanente. L'OMS note cependant qu'"aucun cas" de poliomyélite n'avait pour l'instant été détecté dans le pays, dans un communiqué (en anglais). Des traces de polio ont été détectées une à trois fois par an dans les eaux usées du Royaume-Uni ces dernières années, mais c'est la première fois que de tels "isolats" "sont génétiquement liés" entre eux, d'après l'organisation.

Le virus existe sous plusieurs formes, la plus connue étant le poliovirus sauvage. Mais les traces retrouvées correspondent à un autre type qui peut aussi se propager : le "poliovirus circulant dérivé d'une souche vaccinale", ou PVDVc. Ces formes sont rares, mais plus fréquentes ces dernières années à cause des faibles taux de vaccination au sein de certaines populations.

L'OMS incite tous les pays à "renforcer la surveillance"

Ce virus peut aussi être détecté dans les selles après avoir reçu un vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), qui est conçu à partir d'une forme atténuée du poliovirus vivant. Le VPO n'est plus utilisé au Royaume-Uni depuis 2004, mais plusieurs pays continuent de s'en servir.

Selon les autorités britanniques, le scénario le plus probable est qu'un individu récemment vacciné avec le VPO dans un autre pays soit entré au Royaume-Uni avant février. "Ces résultats suggèrent qu'il peut y avoir une propagation localisée du poliovirus, très probablement chez des personnes qui ne sont pas à jour de leur vaccination contre la polio", estime quant à elle Kathleen O'Reilly, épidémiologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medicine et spécialiste de la polio.

L'OMS juge "important que tous les pays, en particulier ceux qui ont un volume élevé de voyages et de contacts avec les pays et zones touchés par la polio, renforcent la surveillance afin de détecter rapidement toute nouvelle importation de virus et de faciliter une réponse rapide". Elle ajoute que "toute forme de poliovirus, où qu'elle se trouve, constitue une menace pour les enfants du monde entier".

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