Don de plasma : les dérives d'une multinationale du sang
Les machines de prélèvement de plasma Haemonetics sont suspendues d’utilisation en France depuis septembre 2018 en raison de leur toxicité potentielle pour les donneurs. Les problèmes posés par cette société étaient pourtant connus depuis longtemps, mais elle semble avoir bénéficié d’une certaine indulgence.
Le 12 septembre 2018, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) décide d’interdire brutalement la moitié des machines de prélèvement de plasma utilisées en France. Haemonetics, le leader mondial de la gestion du sang, voit ses machines suspectées de faire courir un risque toxique aux donneurs. Cette décision intervient presque trois ans après l’envoi d’une première alerte par deux anciens cadres de la société. Grâce à leur témoignage, et de nombreux documents, la cellule investigation de Radio France a découvert comment cette société a pu rester le fournisseur principal de l’Établissement français du sang (EFS), malgré ses méthodes commerciales douteuses et ses problèmes techniques à répétition.
Vendre des pièces usagées pour neuves, une bonne affaire, sauf pour le client
Les premiers problèmes de l’EFS avec les machines Haemonetics remontent à la fin 2011. À l’époque, quelque chose ne tourne pas rond dans les centrifugeuses qui séparent le plasma des autres composants du sang qui équipent la plupart des centres régionaux de l’établissement public. Les machines tombent en panne, les coûts de maintenance explosent. Mais les pièces de remplacement semblent douteuses, se souvient Jean-Philippe Urrecho, qui est à l'époque le directeur technique de la société en France : "Les techniciens me racontaient que sur des pièces neuves, il y avait du sang, de la rouille parfois. Quand ils les montaient, ça ne tournait pas rond, ça faisait du bruit. Les clients m'appelaient sans cesse pour se plaindre. C'était catastrophique."
À l'EFS, le soupçon monte : et si les pièces détachées vendues pour neuves étaient en réalité des composants d'occasion récupérés sur des machines usagées ? Cela expliquerait leur durée de vie limitée. Pourtant, le vice-président Europe d'Haemonetics l'affirme les yeux dans les yeux aux dirigeants de l'EFS : c’est impossible, la société ne pratique pas le recyclage. En réalité, le dirigeant ment. Dans un mail, que nous avons pu lire, au même moment, sa directrice technique l'informe que la plupart des machines qu'elle vient de livrer à l'EFS Rhône-Alpes ne sont pas conformes aux standards de la société. L’employée désapprouve la méthode, écrivant : "Je ne crois pas qu'il soit acceptable d'envoyer à l'EFS des centrifugeuses qui sont non seulement non conformes, mais en plus avec des traces de sang et de graisse…"
Une transaction secrète règle l'affaire
Les dirigeants européens d'Haemonetics finiront par reconnaître la vérité en décembre 2012, provoquant la fureur du directeur général de l'EFS, Stéphane Noël, qui écrit à son fournisseur : "L'EFS n'échangera plus ou ne signera plus aucun contrat ou acte avec des personnes concernées par ces affirmations." "Dans ce contexte, on s'attendait à devoir payer une pénalité assez importante, de l'ordre de 500 000 euros", se souvient Alexandre Berthelot, qui était à l'époque le directeur France d'Haemonetics.
Les négociations commencent. Elles débouchent quelques mois plus tard sur un protocole d’accord secret. L’EFS renonce à poursuivre Haemonetics en justice. Mieux, le fournisseur fait acter qu’il n’a commis aucune faute, en échange de… 46 000 euros. "Nous avons estimé que cette solution permettait de défendre au mieux les intérêts de l'EFS, explique aujourd'hui le porte-parole de l'établissement, François Charpentier. Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là, on a mis ce fournisseur sous surveillance." Délégué syndical CGT à l'EFS, Guylain Cabantous pense au contraire que ce protocole a permis à la société de prospérer sur le marché français, malgré ses agissements douteux : "En choisissant la transaction secrète, l'EFS n'a pas permis aux autres établissements publics en lien avec Haemonetics, notamment les hôpitaux, de prendre la mesure des difficultés qu'on pouvait rencontrer avec ce fournisseur." De fait, cinq ans plus tard, en découvrant l'accord, les experts de la Direction générale de répression des fraudes (DGCCRF) ont estimé que l'EFS aurait dû transmettre ce dossier à l'autorité judiciaire.
Des particules noires d’origine inconnue apparaissent dans les poches de plasma
Dans le même temps, l’EFS doit gérer un autre dossier sensible avec son fournisseur. Les centrifugeuses Haemonetics vibrent anormalement. Certaines émettent des sifflements stridents en cours de prélèvements. D'autres, enfin, émettent des particules noires. Jean-Philippe Urrecho en est très vite convaincu après avoir observé le problème : Pour lui, ces particules proviennent des deux joints tournants censés assurer l'étanchéité du dispositif. "Ces deux pièces frottent l'une contre l'autre parce que les machines sont mal conçues, et libèrent des particules, parfois de grosse taille qu'on retrouve dans le plasma", explique ce technicien, qui a travaillé presque 30 ans pour la société américaine.
Les signalements se multiplient. Rien qu’en Rhône-Alpes, 149 incidents sont recensés entre début 2010 et mai 2011, dont 38 où l’on observe ces particules. Un tel phénomène est potentiellement inquiétant. Lors d’un prélèvement de plasma dit "par aphérèse", le donneur est d’abord prélevé d’une certaine quantité de sang qui va être centrifugé. La machine conserve le plasma et renvoie au donneur le reste (plaquettes, globules rouges…). Les particules les plus fines peuvent passer à travers les filtres de la machine et être retournées au donneur, ou se retrouver dans les poches de plasma. Pourtant, sur cette période, l’EFS ne signale que deux incidents aux autorités sanitaires. Haemonetics avance que les particules sont des résidus de sang séché. L’explication semble suffire à l’établissement.
Crise en France, et aux Pays-Bas
Néanmoins, il faut mettre fin à ces problèmes de vibrations qui provoquent des fuites de plasma et interrompent les prélèvements. Haemonetics promet qu’un réglage des machines devrait être suffisant. Mais les efforts des techniciens n'arrivent pas à juguler la crise. Le 18 mai 2011, excédée, la directrice de l'EFS Rhône-Alpes écrit directement à Haemonetics : "Je ne suis pas satisfaite de cette réponse et je ne peux m'en contenter… Sans mesures correctives claires et rapides, je suspends l'utilisation des machines sur ma région. Je ne veux plus attendre après des mois sans correction de ces anomalies."
La menace fait souffler un vent de panique chez les dirigeants européens de la société. Dans des échanges de mails que la cellule investigation de Radio France a pu lire, le vice-président Europe craint la contagion à tous les centres de l'EFS. Et au même moment, la société connaît des problèmes similaires aux Pays-Bas.
L'équivalent néerlandais de l'EFS, Sanquin, a également retrouvé des poches de plasma pleines de particules. L'une d'entre elle a même été transfusée à un malade. L'affaire est réglée au plus haut niveau entre le PDG de Sanquin et celui d'Haemonetics en marge d'un congrès, comme le relatent des échanges internes que nous avons pu lire. Là aussi, Sanquin accepte l’explication du sang séché, même si son directeur scientifique tique un peu et demande au fabricant d’écrire "protéines de sang séché" dans sa réponse officielle. Quelques mois plus tard, dans un courrier, l'entreprise admettra néanmoins avoir retrouvé des résidus de joints à l'intérieur de certaines particules, mais elle écrit à Sanquin et à l’EFS que ses composants sont "biocompatibles".
L’EFS renonce à un million d’euros de dédommagement
Haemonetics décide alors d’utiliser d’autres bols de centrifugation ce qui semble atténuer les vibrations des machines. Problème : ces bols sont plus chers à l'unité et moins performants. L'EFS et Haemonetics passent donc un nouvel accord : la société remboursera le surcoût lié à l'utilisation des nouveaux bols et indemnisera l'EFS pour sa perte de production de plasma.
Le 19 mars 2012, l'EFS envoie donc une facture à Haemonetics pour un montant de 1,1 million d'euros, correspondant au plasma qu’elle n’a pas pu collecter. La société paie également 800 000 euros, sous forme d'avoir, correspondant au différentiel de prix des deux dispositifs. Ce dédommagement doit avoir lieu jusqu’à ce qu’Haemonetics remette en service son bol initial, modifié. Dans son courrier, l'EFS annonce donc qu'une autre facture sera émise dans quelques mois. Pourtant, 13 jours plus tard, le 30 mars, lors d'une réunion, l'EFS renonce à tout nouveau remboursement en raison de "contraintes qui lui sont propres". D'après un document interne d'Haemonetics, la société allait payer encore près d'un million d'euros à son client. Pourquoi l'EFS a-t-il renoncé à cette somme ? L'établissement public n'a pas répondu à nos questions sur ce point.
La stratégie de communication d’un cadre de l’entreprise : "Circulez y'a rien à voir"
En 2014, un nouveau problème apparaît : juste avant la fin du cycle normal, les machines de prélèvement de plaquettes retournent au donneur de façon intempestive tout le contenu du bol qui vient d’être prélevé. Six incidents provoquent quelques malaises, et présentent des risques potentiels. Une nouvelle fois, Haemonetics va dissimuler la vérité en expliquant à l’EFS qu’il s’agit d’un problème de programmation des machines. Mais en interne, une réunion téléphonique de crise est organisée le 15 mai 2014. L’enregistrement de cette réunion, que nous avons pu écouter, révèle une toute autre version : les retours intempestifs des bols de centrifugation sont dus aux vibrations de la machine. Le responsable de la recherche en Europe présente la stratégie aux participants : "La communication […] ce sera de dire : cause bol, circulez y’a rien à voir, faudra bien le tourner quand même. Cause centrifugeuse, circulez y’a rien à voir. Par contre on vous propose […] une reconfiguration du procédé."
La modification du logiciel des machines semble effectivement régler les problèmes de retour intempestif, en revanche, les machines ne tournent toujours pas rond : "Quand je retourne sur le terrain, se souvient Jean-Philippe Urrecho, j’entends toujours des bruits de crissements, je constate des fuites, parfois des particules. Les infirmières mettent des poids sur les machines pour les empêcher de vibrer. Et personne ne le déclare. De toute façon, quand il y a une déclaration, elle ne sert à rien."
Nous avons eu accès à des données internes du fabricant. Nous avons pu y recenser plus de 3 000 signalements de clients dans le monde comportant la mention "particules" entre 2005 et 2019, dont 84 en France… Ce chiffre ne reflète néanmoins qu’une partie du problème. De nombreux incidents n’ont pas été signalés aux autorités ou au fabricant, comme l’a reconnu la directrice médicale de l’EFS, Sylvie Gross, lors d’un comité central d’entreprise : "Tout ne remonte pas systématiquement et des particules noires peuvent rester en signalements régionaux et ne remonter qu’a posteriori quand on le demande." Un médecin de l’EFS confirme : "Dans certaines régions, faire du reporting est chronophage et procède d’un niveau de complexité qui n’est pas ordinaire. Dans ces conditions, les opérateurs préfèrent ne pas signaler […]." De fait, entre 2012 et 2016, aucun signalement de particules noires sur les machines Haemonetics n’apparaît dans la base officielle de l’ANSM.
Deux anciens cadres d’Haemonetics décident d’alerter les autorités
Pour Alexandre Berthelot et Jean-Philippe Urrecho, la situation n’est plus tenable. "La société ment à ses clients, dans le cadre d’un marché public, avec des conséquences sanitaires potentielles, pour moi, c’est déontologiquement inacceptable", explique le premier. Les relations se tendent. Les deux cadres sont licenciés. Ils décident fin 2015 d’écrire à l’EFS pour leur signaler les dérives de leur fournisseur. Le directeur général de l’EFS, Stéphane Noël, semble prendre l’alerte au sérieux. Il écrit à certains cadres dirigeants de l’établissement public : "Nous avons été amenés à constater des dérives avec cette entreprise. […] Même si nous ne devons pas nous laisser manipuler par d'anciens salariés licenciés, dans le cas d'espèce le courrier transmis est étayé et mérite que nous définissions collectivement une approche à l'endroit de cette société." Pourtant, les deux anciens cadres ne seront pas reçus. Il faudra attendre près d’un an et demi, en février 2017, et la parution d’un article de Mediapart pour que l’ANSM se décide à auditionner les deux lanceurs d’alerte.
Le ministère de la Santé demande une inspection de l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales. Quelques mois plus tard, les inspecteurs rendent leur rapport. Certaines de ses conclusions peuvent paraître sévères, mais au final, il blanchit complètement la gestion de l’EFS dans cette affaire. Le président de l’EFS, François Toujas, qui est lui-même un ancien inspecteur de l’IGAS, a évidemment été auditionné. François Toujas connaît très bien l’un des deux inspecteurs chargés de l’interroger pour avoir cosigné un rapport avec lui. Cet inspecteur, Alain Morin, n’aurait-il pas dû se déporter ? C’est en tout cas ce que préconise dorénavant le code de déontologie de l’inspection, adopté six mois après la parution du rapport Haemonetics. Interrogée à ce sujet, l’IGAS répond que le rapport n’était "pas le fait de M. Alain Morin seul". L’inspection explique notamment que le rapport a été soumis à un comité de relecture. Pour elle, les investigations "ont abouti à un rapport équilibré, tenant compte de l’état de connaissances disponibles en juillet 2017".
"Le risque toxique est donc possible"
L’IGAS n’a néanmoins pas pu répondre à une question : les machines Haemonetics sont-elles dangereuses pour les donneurs ? L’ANSM crée donc un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) composé d’experts en toxicologie. En octobre 2017, le CSST rend un avis (consultable ici). Il estime qu’il est établi que des poussières de joints des machines Haemonetics peuvent potentiellement être retournées aux donneurs. Il ajoute : "Si une évaluation des risques fiable n’est pas obtenue très rapidement, il faudra envisager la suppression des dispositifs médicaux contenants des joints mobiles qui peuvent libérer des substances connues pour leurs toxicités potentielles à faibles doses."
Pour arriver à un tel constat, les experts se sont notamment basés sur une étude commandée un peu plus tôt par l’EFS. L’établissement a fait analyser quatre poches de plasma dans lesquelles on a trouvé des particules noires par un laboratoire de Lyon. Résultat : les particules ont la même composition chimique que les joints tournants des machines Haemonetics.
Le CSST a par ailleurs appris la composition des joints des machines. L’un est constitué d’une résine phénol-formaldéhyde, un produit classé cancérigène. L’autre contient également des substances toxiques. "Le risque toxique est donc possible", estiment ces spécialistes, qui précisent qu’il ne leur manque que peu d’informations pour l’évaluer. Ils ajoutent : "Leur obtention ne nécessite pas d’étude longue et/ou d’investissement coûteux. Elle ne peut qu’être rapide." Pourtant, l’ANSM ne réunira plus jamais le CSST, à la grande surprise de ses membres, comme nous l’a confirmé l’un d’entre eux : "Je n'avais pas conscience que la réunion d'octobre serait la dernière", raconte-il.
Pour l’ANSM, le rapport bénéfice/risque reste positif
Ce spécialiste des substances toxiques comprend que sa mission est terminée quand l'ANSM publie, le 6 décembre 2017, un avis qui met un terme au questionnement sur la dangerosité des machines Haemonetics (consultable ici). "Il n’existe pas d’élément objectif qui remette en cause le bénéfice/risque, y compris pour ce qui concerne les donneurs", peut-on notamment y lire. Pour l’autorité sanitaire, le risque de contamination des donneurs par des particules de joint n’existe pas. L’agence "oublie" dans ses conclusions l’étude réalisée à Lyon, lui préférant une autre analyse (réalisée sur quatre autres poches) du CEA concluant que les particules retrouvées étaient du sang séché.
Thierry Thomas, en charge du dossier à l'agence, se justifie : "Nous avons tenté en laboratoire de reproduire la libération de particules de joint, nous n’y sommes pas parvenus." Jean-Philippe Urrecho enrage : "Leur essai a été fait avec de l’eau, qui n’a pas du tout les mêmes propriétés que le plasma." Si l’ANSM écarte la possibilité que les particules proviennent des joints, étonnamment, l’EFS veut bien l’admettre, mais son porte-parole, François Charpentier, estime que "quand bien même il y aurait des substances toxiques, on reste sur de très faibles doses et vous ne donnez pas votre plasma tous les jours" (certains donneurs le font jusqu'à une vingtaine de fois par an).
Le docteur Charpentier concède néanmoins que son propos "n'est pas une démonstration scientifique" mais, ajoute-t-il, "ça n'exclut pas d'avoir du bon sens". Cette affirmation fait bondir le toxicologue André Cicolella, qui a examiné le dossier : "La notion même de dose n’a aucun sens notamment pour les perturbateurs endocriniens." Pour ce spécialiste des relargages de substances toxiques, "l’ANSM est beaucoup trop timorée. Quand on sait qu'il y a ce genre de produits, il faut les éliminer, trouver une alternative. Utiliser des substances clairement toxiques dans les dispositifs médicaux, c'est une hérésie."
L'alternative existe. Un autre fabricant de machines de plasmaphérèse, Fresenius, commercialise un modèle qui ne comporte pas de joint tournant. Haemonetics affirme que ses kits de prélèvement sont "biocompatibles" et "non toxiques pour les humains". La société explique "qu'il n'existe aucune preuve ou rapport suggérant que le don de plasma ou de plaquettes à l'aide d'une technologie d'aphérèse peut entraîner un cancer". (La réponse intégrale d’Haemonetics est consultable ici.)
Des nouveaux incidents provoquent la suspension des machines...
Du côté de l’EFS, la pression monte néanmoins. La direction de l’établissement demande alors à tous ses centres de mettre les machines Haemonetics sous haute surveillance. Les conséquences ne tardent pas : les signalements repartent à la hausse. Le 24 août, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), à l’issue d’une procédure de prélèvement de plasma, l’infirmière constate une nuée de particules noires tout autour de la machine. Le plasma collecté est également contaminé. Quelques jours plus tard, des incidents similaires se produisent à Annonay (Ardèche) et Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le 12 septembre, l’ANSM prend la décision de suspendre l’utilisation des 300 machines de collectes de plasma Haemonetics de l’EFS.
...mais d’autres machines génèrent toujours des particules noires
Mais cette décision ne clôt pas le dossier. L’ANSM a en revanche laissé en exploitation les machines de type MCS+ utilisées pour collecter les plaquettes. Une décision "incompréhensible", pour Alexandre Berthelot. Pour l’ancien directeur d’Haemonetics France, "les MCS+ sont potentiellement plus dangereuses, parce que de conception plus ancienne".
D’après les données internes d’Haemonetics, depuis début 2019, six incidents avec présence de particules noires ont été signalés par des centres de l’EFS à La Réunion (trois fois), la Martinique, Orléans (Loiret) et à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Interrogée, l’ANSM nous a affirmé dans un premier temps ne pas avoir eu connaissance de problèmes de particules sur les machines MCS+ depuis la suspension des PCS2. Sa base de matériovigilance, que nous avons fini par obtenir après trois mois de démarches, ne comporte effectivement aucun signalement. Finalement, l’agence a fini par admettre que des incidents s’étaient produits, mais que leur gravité n’avait pas été jugée suffisante pour être répertoriés. D’après l’agence, les particules repérées en Martinique étaient du sang séché.
Une étude sur les donneurs dont les résultats seront connus dans plusieurs années
L’EFS, va lancer, en collaboration avec l’INSERM de Bordeaux, une étude de mortalité chez les donneurs. "On va comparer la mortalité dans différents groupes, explique François Charpentier, la population générale, les donneurs de sang en général, les donneurs de plasma, les donneurs de plaquettes, les donneurs réguliers." Les résultats ne seront connus que dans plusieurs années.
Une enquête réalisée en collaboration avec le journal en ligne Bastamag.
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