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Cannabis : les vendeurs de CBD espèrent une clarification de la Cour de cassation

Le CBD, pour Cannabidiol, est une molécule du cannabis non psychotrope. De plus en plus de boutiques en proposent mais le flou juridique sur sa vente est total. La Cour de cassation doit rendre, mercredi, un arrêt sur la question. Reportage à Paris.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des fleurs de chanvre dans une boutique CBD parisienne, juin 2021. (BENJAMIN ILLY / FRADIO FRANCE)

La décision est attendue en France par tous les vendeurs de cannabidiol, appelé CBD. La Cour de cassation doit rendre, mercredi 23 juin, un arrêt "à portée générale" sur la commercialisation dans notre pays de ces produits qui pourrait faire jurisprudence. Le Cannabidiol est une molécule du cannabis non psychotrope, contrairement au THC, et qui présente entre autres des vertus "apaisantes" affirment ceux qui en font le commerce.

En France, les boutiques de cannabidiol se comptent par centaines et s'appuient sur une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui avait jugé illégal en 2020 que l'État français interdise la commercialisation du CBD car ces produits contiennent moins de 0,2% de THC.

"Mieux que de fumer de l'herbe"

Parmi ces boutiques, il y a Le Chanvrier Français niché au cœur du Marais dans le 4e arrondissement de la capitale. Les produits y sont bien présentés : miels, liquides pour cigarettes électroniques, huiles de CBD, et la fameuse fleur de chanvre. "Vous avez de la Lemon Skunk, la Water Lemon cookie, la Gélato, des Suisses, des Italiennes ou des Françaises”, énumère la vendeuse. 

La fleur de chanvre est le produit phare évidemment et représente 60% des ventes dans cette boutique parisienne. "J’ai pris de l’Amnésia, explique une cliente, âgée d'une cinquantaine d'années. Je préfère fumer du CBD que de prendre des anxiolytiques ou autre chose. La dose de THC est très faible quand même, et je pense que c'est mieux que de fumer de l'herbe. On ne sait pas d'où ça vient et c'est souvent très chimique." Pour circuler dans la rue avec ce type de produit, cette habituée de la maison prend toujours les tickets de caisse avec elle : "Comme ça si jamais je me fais arrêter, au moins je peux prouver que c'est du CBD et pas autre chose."

Un commerce en expansion

“Ça s'est développé extrêmement vite mais ce n'est pas fini", explique Jean-Baptiste Berrue, 29 ans, co-fondateur du Chanvrier Français qui revendique 20 000 clients, six boutiques en France dont cinq à Paris. Elles ont toutes été créées depuis janvier 2020. Le commerce se porte bien confirme le patron : "On espère avoir une dizaine de boutiques d'ici la fin de l’année." 

Jean-Baptiste Berrue co-fondateur du "Chanvrier Français" dans sa boutique du 4eme arrondissement à Paris (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

Jean-Baptiste Berrue attend de la décision de la Cour de cassation "une clarification pour qu'on soit beaucoup plus légitime sur le marché. Ce qu'on dit au gouvernement, c'est simplement que l'on crée de l'emploi en France. On veut faire travailler les agriculteurs qui sont en difficulté depuis des années."

"C'est tout à fait normal de la part du gouvernement qu'un sérieux soit demandé aux professionnels. Il faut un cadre, on est là pour ça. On est avec eux, on n'est pas contre eux.”

Jean-Baptiste Berrue, co-fondateur du Chanvrier Français

à franceinfo

Matignon a fait savoir qu'une réécriture de la réglementation autour du CBD était sur la table. Le texte prévoit l'autorisation des huiles, d'aliments, ou encore de cosmétiques sous certaines conditions. Mais il veut interdire complètement les fleurs de chanvre brutes que ce soit pour un joint ou une tisane.

Quelle autorisation pour la vente de dérivés du cannabis ? Reportage de Benjamin Illy

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