"Ça va pousser les gens à revenir vers le cannabis" : commerçants et consommateurs réagissent à l'interdiction du HHC en France
Le sac bien rempli, Frédéric a fait des réserves en apprenant que le HHC, un dérivé du cannabis de plus en plus en vogue, était désormais classé comme stupéfiant. L'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a annoncé sa décision le lundi 12 juin. "Dès demain [mardi 13 juin], la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions", a précisé le ministre de la Santé François Braun.
Après 15 ans sans HHC, Frédéric s'est mis récemment à consommer "occasionnellement" du HHC (ou hexahydrocannabinol), "le soir avant de dormir". Il conteste les arguments de l'ANSM qui pointe un risque de dépendance et des effets secondaires importants. "Les bad trip, les vomissements, l'anxiété... Non ! C'est complètement faux. Je vous le confirme à 100%, il n'y a rien de plus qu'aller se coucher", assure-t-il.
"On savait que ça allait être interdit"
Contrairement au CBD qui reste légal, le HHC a des effets psychotropes, similaires au cannabis classique. Un vide juridique entourait jusqu'à présent cette substance qui était jusqu'à présent en vente libre sur Internet ou dans des boutiques spécialisées. De plus en plus plébiscité, l'hexahydrocannabinol représentait jusqu'à la moitié des ventes dans ce magasin du centre de Paris, où travaille Mélissa. Sur le comptoir, il reste quatre bocaux, à peine remplis de fleurs vertes. "On n'a pas passé de nouvelle commande parce qu'on savait que ça allait être interdit". La vendeuse fait allusion aux récentes prises de positions du ministre de la Santé. Invité de franceinfo le 15 mai dernier, François Braun prévenait que l'interdiction du HHC n'était qu'une "question de semaines".
Bien qu'elle ait anticipé, la nouvelle a été brutale pour cette commerçante. Elle estime que cette interdiction aura des effets négatifs ! "Ça va pousser les gens à revenir sur ce qui était encore moins bon, comme le THC". Autrement dit, le cannabis classique. Pour autant, Mélissa n'est pas très inquiète. Comme d'autres consommateurs et commerçants, elle se dit que de nouvelles substances apparaîtront et prendront le relais du HHC.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.