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La consommation de tabac et d'alcool chez les élèves de 3e a baissé : un "effet positif du confinement", selon une chercheuse

Entre 2018 et 2021, la consommation d'alcool, de tabac et de cannabis a diminué chez les élèves de 3e. "Cette baisse est une tendance lourde qui s'observe en France et dans les autres pays d'Europe", note Emmanuelle Godeau, enseignante-chercheuse à l'EHESP.

Article rédigé par franceinfo
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L'usage quotidien de cigarettes a été divisé par cinq sur les dix dernières années pour les élèves de 3e (illustration), Rennes, le 6 novembre 2021. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

La baisse de la consommation de tabac et d'alcool chez les élèves de 3e "s'est majorée entre 2018 et 2021", a expliqué mercredi 12 janvier sur franceinfo Emmanuelle Godeau, enseignante-chercheuse à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), co-responsable scientifique de EnCLASS, enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur l’usage de drogues chez les élèves de 3e.

Cette enquête, réalisée auprès de 2.000 élèves de 3e lors du premier trimestre 2021, montre que l'alcool reste la substance psychoactive la plus populaire chez ces collégiens avec 64,1% d'expérimentateurs en 2021, contre 75,3% trois an avant. Par ailleurs, un jeune sur six dit avoir déjà connu un épisode d'ivresse. Le tabac, lui, continue à perdre en popularité : moins d'un élève de troisième sur trois déclare avoir déjà fumé une cigarette. Ils étaient plus d'un sur deux en 2010. L'usage du cannabis est également en "net recul" selon cette étude. 

L’étude alerte aussi sur la consommation de protoxyde d’azote. Ces capsules de gaz hilarant qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé. En 2021 5,5% des élèves de 3e interrogés disaient avoir déjà essayé d’en prendre.

franceinfo : La consommation d'alcool, de tabac et de cannabis a-t-elle baissé ?

Emmanuelle Godeau : Oui, elle a baissé. Effet positif du confinement, sans doute, mais cette baisse est une tendance lourde qui s'observe en France et dans les autres pays d'Europe. Cette tendance s'est majorée entre 2018 et 2021. On parle d'adolescents de 3e, donc mineurs qui, s'ils n'étaient pas à l'école, étaient confinés dans des maisons ou appartements de leurs parents, sans possibilité de se procurer des cigarettes ou de l'alcool et sans la possibilité de les consommer. Ce sont des expérimentations qui se font en général avec les copains et là on n'était confiné avec les parents et pas avec les copains.

Quelle est la baisse la plus prononcée ?

La baisse la plus spectaculaire a concerné le tabac puisque l'usage quotidien de cigarettes a été divisé par cinq sur les dix dernières années et entre 2018 et 2021 on est passé de 15,6% à 3,7% de fumeurs quotidiens en 3e. Même les expérimentations ont diminué, c'est-à-dire le fait d'avoir juste essayé de fumer une cigarette, puisqu'on est passé de la moitié des élèves de 3e en 2018 à seulement 29% en 2021. Donc sur le tabac la baisse a été vraiment très forte.

Est-ce qu'il y a eu un report sur la cigarette électronique ?

Toute la baisse ne s'est pas reportée sur la cigarette électronique mais pour la première fois on a une expérimentation de cigarette électronique qui est supérieure à l'expérimentation de cigarette classique. Ils sont 34% des élèves de 3e à dire avoir déjà essayé une e-cigarette. Donc c'est un point de vigilance et d'inquiétude parce qu'on se demande ce qu'ils vont faire derrière. Transformer cet essai en fumant du tabac ou est-ce qu'ils vont rester à l'e-cigarette et pour combien de temps ?

Toutes ces baisses sont bénéfiques. Qu'est-ce que cela améliore ?

Plus on commence tard à fumer et à boire, plus on épargne son cerveau dont on sait qu'il est encore vulnérable à ces produits alors qu'il est encore en construction. Le cerveau est en développement jusqu'à l'âge de 25 ans. On sait aussi que plus tard on commence plus il sera facile de s'arrêter. Donc ce sont des indicateurs extrêmement favorables.

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