Caen : un quadragénaire, qui volait dans les chambres d'hôpital pour se payer de la cocaïne, condamné à un an avec sursis
À raison de 60 euros le gramme, il avait fait passer dans son addiction toutes les économies du ménage.
Un Caennais de 40 ans a été condamné jeudi 10 octobre à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Caen pour une vingtaine de vols commis au CHU de Caen, dans deux cliniques et dans un centre de rééducation, rapporte France Bleu Normandie. Il subtilisait des portables, tablettes et ordinateurs dans les chambres pour financer son addiction à la cocaïne. Sa peine est assortie d'une mise à l'épreuve au cours de laquelle il devra se soigner et rembourser ses victimes, soit un peu plus de 6 000 euros pour le préjudice matériel et le préjudice moral.
L'homme consommait jusqu'à 5 grammes par jour
Au CHU, à la polyclinique du Parc, à la clinique Saint Martin et même dans un centre de rééducation, une vingtaine de vols avaient été commis depuis fin août. Ce Caennais bien inséré socialement n'avait trouvé que cela pour payer sa drogue. À la barre, il s'est dit pétri de honte. Il est arrivé tout penaud devant le tribunal correctionnel, comme sorti d'un long cauchemar où seule sa consommation de cocaïne comptait. "Jusqu'à 5 grammes par jour", confesse-t-il, à raison de 60 euros le gramme, toutes les économies du couple y sont passées. Il a donc commencé à écumer l'hôpital et les cliniques, "des lieux publics où peut se balader sans qu'on vous demande ce que vous faites là. Et j'allais dans des chambres vides", précise-t-il. Il revendait les objets immédiatement dans des magasins de cash.
Les menaces de son dealers devant sa famille servent de déclic
Mais un événement va le sortir de cet engrenage infernal. Son dealer vient le menacer chez lui et fait peur à sa compagne et à ses enfants. C'est le déclic. "Ça va faire deux semaines samedi que je n'ai rien consommé" confie-t-il. Cet ancien héroïnomane avait déjà décroché il y a une dizaine d'années. Mais le stress au travail l'a fait replonger. "Ça n'excuse pas, précise-t-il, mais ça peut expliquer".
Le tribunal n'a pas envie de l'accabler, pas plus que les victimes présentes dans la salle. Comme Gisèle, dont l'ordinateur a été volé alors qu'elle était en centre de rééducation. Cette femme de 78 ans a beau avoir fait des cauchemars toutes les nuits après, elle plaint l'homme plus qu'elle ne lui en veut. Il s'excuse platement. "Depuis que j'ai arrêté la drogue, je reprends conscience et je me rends compte de tout le mal que j'ai fait".
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