Interdiction de la vente de tabac aux jeunes : "La génération sans tabac, c'est une idée qui est applicable", estime un tabacologue
"La génération sans tabac c'est une idée qui est applicable, qui commence à être appliquée dans certains pays et qui a été initiée par Marisol Touraine [ministre de la Santé de 2012 à 2017] il y a quelques années", réagit sur franceinfo Bertrand Dautzenberg, tabacologue, pneumologue et président de l’association "Paris sans tabac".
Interdire la vente de tabac aux jeunes nés entre 2006 et 2010 pourrait éviter près de 1,2 million de morts d'un cancer du poumon d'ici la fin du siècle, selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé publiée jeudi 3 octobre. Une façon pour l'OMS de prôner une "génération sans tabac".
"Les choses vont dans le bon sens"
"Maintenant en France on prévoit dans le "plan tabac", de ne plus avoir, à partir de 2032 ou 2034, de fumeurs parmi les 18 ans. L'idée c'est d'avoir moins de 5% de fumeurs quand on sort de l'adolescence", détaille le tabacologue. "On est sur la voie de le faire puisque le taux de fumeurs quotidiens en 2011 était de 31%, on est passés à 16% dix ans plus tard et dans dix ans on sera en-dessous de 5%. Les choses vont dans le bon sens", se félicite Bertrand Dautzenberg.
Il est favorable donc à l'interdiction de la cigarette pour les mineurs, car "l'interdiction crée une norme sociale. L'interdiction de vente aux mineurs est un symbole", elle "accompagne une évolution de la société qui est tout à fait d'accord avec ça". Pour Bertrand Dautzenberg, "la cigarette est maintenant ringarde", c'est "un produit de vieux pour les jeunes, un produit qui coûte cher, qui n'a pas d'intérêt, qui pollue, qui tue. On n'offre plus de cigarettes à ses copains parce que, offrir une cigarette c'est offrir la mort", appuie le tabacologue. Le tabagisme est le principal facteur de risque de cancer du poumon, cancer le plus fréquent et le plus meurtrier dans le monde.
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