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Journée mondiale sans tabac : arrêter de fumer représente un bénéfice immédiat pour la santé et le portefeuille, rappelle un médecin

Le nombre de fumeurs quotidiens a augmenté chez les plus précaires en 2020. Les traiatements sont remboursés à 65% si vous avez la sécurité sociale, à 100%, si vous avez une mutuelle, insiste une tabacologue.

Article rédigé par franceinfo
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Journée mondiale sans tabac. (SYLVIE CAMBON / MAXPPP)

"Il y a des consultations pour arrêter de fumer qui sont totalement remboursées, tout comme un certain nombre de traitements d'aide à l'arrêt du tabac", a rappelé lundi 31 mai sur franceinfo le docteure Marion Adler, médecin généraliste et tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, à l'occasion de la journée mondiale sans tabac. En France, cette journée est marquée par la hausse en 2020 du nombre de fumeurs quotidiens chez les plus précaires, selon Santé publique France. On recense 33% de fumeurs quotidiens l'an passé contre 30% en 2019 parmi le tiers de la population aux revenus les moins élevés. Dans l'ensemble de la population, la tendance reste stable avec 25,5% de fumeurs quotidiens sans variation significative par rapport à 2019.

franceinfo : Faut-il voir un "effet confinement" dans la hausse du nombre de fumeurs en 2020 ?

J'ai vu chez certains de mes patients une tendance à augmenter le nombre de cigarettes quotidiennes compte tenu de la situation sanitaire assez stressante. Bien sûr, certains ont aussi profité des confinements pour tenter d'arrêter de fumer. Mais, en effet, dans les chiffres ce que l'on voit c'est qu'une bonne partie des gens ont connu une reprise ou une augmentation du nombre de cigarettes.

L'idée de fumer une cigarette pour pouvoir enlever son masque peut-il être vécu comme une des rares libertés qu'on peut encore s'accorder ?

C'est l'inverse. En fumant, on est obligé de prendre un certain nombre de cigarettes tous les jours parce qu'on est dépendant de la nicotine. C'est une maladie chronique, on n'est pas coupable, on est victime. C'est l'inverse de la liberté. C'est au détriment de sa santé, dès le départ. Alors que l'inverse, le fait de ne plus avoir besoin de fumer, de pouvoir garder son argent, de ne pas le donner à l'industrie du tabac, c'est ça la liberté. Un paquet par jour, c'est 10 euros par jour, 300 euros par mois et 3 600 euros par an qui partent au détriment de sa santé donc il faut réfléchir à cela et diriger la dépense vers quelque chose qui soit bon pour la santé.

Cela ne coûte pas plus cher d'essayer d'arrêter de fumer ?

Il y a des consultations pour arrêter de fumer qui sont totalement remboursées, tout comme un certain nombre de traitements d'aide à l'arrêt du tabac. Cela permet, dès le premier jour d'arrêt du tabac, d'avoir un bénéfice santé et un bénéfice au niveau de son portefeuille. Peut-être que la communication autour des programmes pour arrêter de fumer n'est pas suffisante.

"Il faut rappeler que les consultations sont gratuites dans les hôpitaux."

Docteure Marion Adler, médecin généraliste et tabacologue

à franceinfo

On peut demander à son pharmacien, à son médecin, et puis surtout, rappeler que tous les traitements, sans limitation de durée dans le temps, sont remboursés. Si vous avez la sécurité sociale, c'est 65% de remboursement, si vous avez une mutuelle, c'est 100% de remboursement. Tout le monde pense que c'est une question de volonté l'arrêt du tabac, mais personne ne doute de la nécessité des béquilles et du plâtre pour une fracture de jambe. Pour l'arrêt du tabac, c'est la même chose. Pour éviter d'être énervé, stressé, en manque de nicotine quand on arrête de fumer, et de prendre du poids, les traitements sont une aide très précieuse.

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