: Vidéo Pourquoi certaines personnes sont-elles plus sensibles aux addictions que d'autres ?
Avant toute chose, Jean-Victor Blanc, addictologue et médecin-psychiatre, distingue “un usage simple d’une substance d’une maladie addictive”. L’addiction se caractérise, selon lui, par une perte de contrôle “vis-à-vis de la quantité et du temps consacré à la consommation”, “le fait de maintenir cette consommation malgré les problèmes physiques qu’elle peut engendrer” et/ou encore “le fait que le corps va s’habituer à certaines doses, donc on va devoir prendre plus de substances pour avoir le même effet”. Tous ces critères permettent de caractériser une maladie addictive.
Selon le psychiatre, certains éléments, comme “le fait d’être anxieux ou très impulsif”, l’environnement social, comme un état de précarité, ou des facteurs héréditaires et génétiques, peuvent favoriser une addiction. Il l'affirme : certaines personnes vont “naître avec une vulnérabilité vis-à-vis des addictions. (...) Nous ne sommes pas tous égaux face aux addictions”.
Une question “globalement mal comprise" en France
Pour autant, l’addictologue se veut rassurant : “Il n’y a aucune fatalité vis-à-vis des addictions. Et il est important de savoir qu'à toutes les étapes de la maladie addictive, on peut accéder à des soins et aller mieux”. Il rappelle qu’en France, la question de l’addiction “reste globalement mal comprise, avec beaucoup de stéréotypes” qui prédominent. Selon un sondage, “la moitié des Français pensent encore que [rompre avec une addiction] est uniquement une question de volonté”.
Si les hommes sont majoritairement touchés par les addictions, Jean-Victor Blanc indique qu’il existe “une augmentation de la consommation du tabac mais aussi de l’alcool chez les femmes”. Dans son livre Addicts, il souhaite déstigmatiser la question des addictions en s’appuyant sur la pop culture. “Bradley Cooper, Naomi Campbell, Avicii, Amy Winehouse, Matthew Perry, tous ont été concernés par une maladie addictive. Je parle des addictions avec des exemples de films et de séries. L'idée, c'est de désacraliser la question des addictions pour tout le monde, les personnes concernées, mais aussi leur entourage.”
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