Au Japon, les résultats de plusieurs facs de médecine truqués pour limiter le nombre de femmes
Une investigation d'ampleur a été lancée il y a plusieurs mois au Japon après que l'Université médicale de Tokyo ait avoué avoir systématiquement abaissé les notes des candidats de sexe féminin. Le ministère de l'Education a précisé avoir épluché les concours d'entrée de 81 écoles publiques et privées et découvert des procédures répréhensibles dans dix d'entre elles.
Il a qualifié la situation de "grave" et de "profondément regrettable" et sommé les universités de prendre des mesures correctives et d'apporter un soutien aux personnes affectées.
Le document rapporte que les candidates ont fait l'objet de discriminations dans quatre universités : l'Université médicale de Tokyo, l'Université Juntendo, l'Université Kitasato ainsi que l'Université de médecine Sainte Marianna. Trois de ces institutions ont admis les faits et présenté des excuses. Sainte Marianna a démenti.
Un scandale médiatisé
L'Université Juntendo a précisé cette semaine avoir placé la barre plus haut pour les femmes aux examens d'entrée, afin de "réduire l'écart avec les étudiants de sexe masculin". Les femmes ont "des capacités de communication supérieures" et avaient donc un avantage par rapport aux hommes dans les entretiens compris dans les concours, a argué l'établissement.
L'enquête a constaté par ailleurs une série d'autres mauvaises pratiques dont la discrimination vis-à-vis des étudiants ayant raté par le passé l'examen d'entrée et un avantage accordé aux enfants d'anciens élèves.
Pas plus de 30% de femmes
Tout a débuté avec la découverte d'une ségrégation à l'Université de médecine de Tokyo, scandale largement médiatisé. Elle avait admis en août avoir régulièrement changé les notes des candidates de sexe féminin, afin de leur bloquer l'entrée. Elle avait agi de même envers des candidats qui, hommes ou femmes, avaient déjà échoué trois fois.
Le comité de sélection s'arrangeait pour que les femmes ne représentent pas plus de 30% du nombre total d'élèves reçus, au motif que, même si elles deviennent médecins, elles quittent ensuite souvent leur poste pour se marier et avoir des enfants.
Un groupe de 24 femmes ont demandé à l'école 100.000 yens (770 euros) chacune, en compensation du "préjudice moral" provoqué par cette situation et pour se faire rembourser leurs frais d'examen et de déplacement.
Cette université a décidé d'admettre 44 candidats des deux années passées après avoir contacté 101 candidats pour leur demander s'ils souhaiteraient s'inscrire l'an prochain.
avec AFP
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