Handicap : encore des enfants sans école !
Le gouvernement a promis de faire du handicap une "priorité absolue". Pourtant hier, certains enfants n’avaient toujours pas d’auxiliaire de vie scolaire (AVS). Le point avec Arnaud De Broca, secrétaire général de la FNATH, l’association des accidentés de la vie.
- Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les élèves en cette rentrée ?
Arnaud De Broca : "C’est déjà d’être inscrit dans une école ordinaire, l’école de quartier. Beaucoup d’enfants handicapés ne peuvent pas forcément s’inscrire. Une fois qu’ils sont inscrits, c’est la problématique des AVS, des auxiliaires de vie scolaire, des personnes qui vont les accompagner dans leur scolarité avec toute la problématique sur la suppression des contrats aidés qu’on a pu entendre ces derniers jours… Le gouvernement s’est engagé à poursuivre les contrats aidés pour ces AVS. Mais, les remontées de terrain sont un peu différentes parfois."
- Selon le ministère de l’Education, 164.000 enfants bénéficieront cette année d’un accompagnement. C’est 12% de plus qu’en 2016. Est-ce suffisant ?
Arnaud De Broca : "Ce qui est sur, c’est qu’il y a un progrès, et que l’insertion scolaire est quand même plus facile cette année qu’elle l’était il a cinq, six, sept ans… En même temps, nous, association, on voit toujours les cas qui ne fonctionnent pas et qui restent extrêmement nombreux. Encore hier, il y a eu des enfants qui devaient être inscrits et, pour lesquels, il n’y a pas eu d’auxiliaire de vie scolaire… D’ailleurs, Sophie Cluzel (la secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées) l’avait annoncé. Il n’y aurait peut-être pas d’AVS le premier jour mais après, dans les prochains jours, voire les prochaines semaines… Le problème, c’est que la rentrée scolaire, c’était hier, et qu’un enfant handicapé, qui va rentrer dans plusieurs semaines, rate en partie sa rentrée. Il va être stigmatisé encore plus."
- Quelles sont les mesures à prendre en urgence ?
A De Broca : "Cette année, il faut faire le point sur la question des AVS. Il y a une cellule d’appui qui est mise au point par le gouvernement. Les associations vont avoir des remontées. Il va donc falloir régler les cas individuellement. Après, il faudra préparer les rentrées suivantes. La rentrée prochaine, ça se prépare dès maintenant avec une professionnalisation de ces contrats d’AVS qui vont devoir accompagner des enfants dans le temps scolaire mais aussi périscolaire. (…) Donc tout ça nécessite de travailler en amont avec les maisons départementales des handicapés, les MDPH, pour que les enfants soient bien orientés."
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