Espagne : Pontevedra, la ville où le piéton est roi
Les voitures seront-elles demain interdites en ville ? De plus en plus de municipalités prennent des mesures en ce sens. Reportage en Espagne, à Pontevedra, 82 000 habitants. Là-bas, le piéton est devenu roi et les sceptiques du début sont aujourd'hui convaincus.
Depuis vingt ans, cette ville du nord de l'Espagne s'est donnée un objectif révolutionnaire : chasser les voitures de l'espace public. À Pontevedra, le nombre de véhicules a été divisé par dix. Alors, dans une ville de 82 000 habitants, comment le piéton est-il devenu roi ? Ramon Lopez habite en périphérie de la ville. Pour aller faire ses courses dans le centre, ce retraité prend la voiture. Aux abords de Pontevedra, il a dû adapter sa conduite. S'il veut rentrer dans la ville, le cœur historique, il doit laisser sa voiture sur l'une des 2 000 places de stationnement gratuit tout autour de Pontevedra. Ramon Lopez est donc devenu progressivement piéton, et y a pris goût, notamment grâce à un plan qui indique les distances à parcourir à pied pour se rendre d'un point à un autre de la ville.
Les émissions de CO2 ont diminué de 60%
Ici, il n'y a pas de zone strictement interdite à la circulation, mais rien n'est fait pour que l'automobiliste se sente le bienvenu. La chaussée est sur un même niveau, il n'y a pas de différence entre la route et le trottoir, et le piéton est absolument prioritaire partout. Les résidents peuvent entrer dans la ville en voiture à condition de se diriger vers un stationnement privé. Les véhicules considérés comme essentiels peuvent également circuler : les taxis, les urgences ou encore les livreurs, qui ont des places réservées pour décharger la marchandise.
En cas de besoin, les automobilistes peuvent tout de même stationner en ville, mais 15 minutes maximum. Pour faire respecter cette règle, la police municipale a une arme redoutable : une voiture équipée d'une caméra à qui rien n'échappe. À Pontevedra, l'amende est très salée : 200 €. Avec ces mesures, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 60% depuis 1990. Pontevedra se classe désormais parmi les rares villes qui respectent les limites de pollution fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
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