Traces de médicaments dans l’eau : une pollution évitable
Rivières, fleuves, mers, eaux souterraines et eaux traitées destinées à la consommation humaine : tous les milieux aquatiques contiennent des résidus de médicaments, alerte la revue médicale indépendante Prescrire dans une note d’information datée du 1er octobre 2019. Ces résidus, présents à l’état de traces, correspondent soit à la substance active, soit à ses dérivés.
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Effluents domestiques, industriels et hospitaliers
Mais d’où viennent ces résidus de médicaments ? Leur présence dans l’eau provient de plusieurs sources, détaille Prescrire. Une première est celle "des effluents domestiques, via leur élimination urinaire ou fécale par l’organisme, ou en raison de l’élimination de médicaments non utilisés" dans les canalisations d’eaux usées.
D’autres sources comme "les effluents de sites de fabrication des substances actives et des médicaments, l’élevage, l’aquaculture, et des rejets hospitaliers, moindres que les rejets domestiques" entrent aussi en jeu.
Rapporter les médicaments non utilisés en pharmacie
Si les patients ne peuvent pas agir à tous les niveaux, un de ces facteurs est facilement modifiable : celui du rejet de médicaments dans les canalisations car, comme le rappelle la revue Prescrire, "les résidus de médicaments ne sont pas complètement éliminés par les stations d’épuration des eaux usées".
Si vos médicaments sont périmés ou que vous n’en avez plus l’utilité, ne les jetez pas, ni dans l’évier, ni dans les toilettes, ni même dans les ordures ménagères. Rapportez-les en pharmacie où ils seront pris en charge par l’association Cyclamed.
Une autre façon de réduire les rejets de médicaments est d’éviter "leur surconsommation, y compris en automédication", note Prescrire.
L’effet de cette pollution reste méconnu
En France, une vingtaine de substances à usage pharmaceutique figurent dans la liste des "substances pertinentes à surveiller" dans les eaux de surface, mise à jour en 2018. La surveillance des eaux souterraines porte sur une quinzaine de résidus de médicaments.
Mais "l’impact de cette pollution est d’autant plus complexe que les résidus de médicaments sont mélangés dans les eaux à d’autres micropolluants tels que des pesticides, des détergents, des plastifiants", selon Prescrire. C’est pourquoi "les possibles effets de synergie au sein de ces mélanges complexes sont difficiles à évaluer et suscitent des inquiétudes" observe enfin la revue.
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