Épidémie de choléra en Haïti : "La situation est grave", alertent les ONG
Elle semble loin cette année 2020 lorsque les services de santé d'Haïti annonçaient la disparition du choléra dans le pays. Près de 3 ans plus tard, on assiste à retournement total de la situation. Médecins sans frontières (MSF) explique traiter en moyenne 270 patients par jour depuis le mois d'octobre.
Parmi les multiples urgences, il faut se mobiliser pour faire parvenir un maximum de vaccins. "Ce qu'il faut rapidement faire c'est la vaccination. Le ministère de la Santé a demandé à avoir des doses de ce vaccin", explique la responsable Haïti de MSF, Sarah Château. "Malheureusement, il est très peu fabriqué, regrette-t-elle, Il y a beaucoup d'épidémie de choléra dans le monde actuellement. Donc pour avoir un nombre de doses suffisants pour couvrir sa population ça va être très compliqué."
"Il faut avoir ces doses de vaccin rapidement, avoir une stratégie de vaccination adaptée car on aura peu de doses pour un grand volume de population."
Sarah Château, responsable Haïti de MSFà franceinfo
En plus de la situation sanitaire critique, la situation politique est dramatique. Haïti sort d'un "lock out". Le pays a été bloqué notamment à cause du prix de l'essence, si bien que les déchets vecteurs de la maladie sont partout et polluent l'eau, que l'insécurité est généralisée et qu'à l'arrivée les Haïtiens sont en danger, alerte l'ancienne ministre de la Santé du pays Josette Hibou. "Les Haïtiens sont en danger parce que n'importe qui peut attraper n'importe quelle maladie, alerte-t-elle. Nos hôpitaux sont pratiquement dysfonctionnels."
"Je ne dis pas que les pouvoirs publics ne peuvent rien faire, mais c'est très complexe. Avec cette situation d'insécurité, il y a des difficultés de déplacements. Les professionnels ont peur car personne n'est épargné. Je peux dire que la situation est grave."
Josette Hibou, ancienne ministre de la Santé en Haïtià franceinfo
Selon le gouvernement d'Haïti et le bureau de l'ONU à Port-au-Prince, le pays a besoin immédiatement d'au moins 145 millions de dollars pour faire face à la résurgence de l'épidémie.
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