L'antiépileptique Dépakine à l'origine d'au moins 450 malformations à la naissance, selon l'Igas
Cet antiépileptique, qui a continué à être prescrit à des femmes enceintes jusqu'en 2015, serait responsable de la malformation de centaines d'enfants et de troubles tels que l'autisme.
La prise de l'antiépiléptique valproate (Dépakine et ses dérivés) par des femmes enceintes a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, selon une estimation de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), annoncée mardi 23 février.
En extrapolant des données obtenues dans la région Rhône-Alpes à la France entière, "ce sont entre 425 et 450 cas de naissances d'enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales", indique l'Igas dans son rapport, commandé par le ministère de la Santé pour faire le point sur la prescription de l'antiépileptique, commercialisé depuis 1967.
Un médicament toujours en vente car très efficace
Face aux dangers pour le fœtus, la Haute autorité de santé avait publié le 9 décembre une "fiche mémo" (pdf) consacrée aux médicaments alternatifs au valproate, connu notamment sous le nom de Dépakine, chez les femmes en âge de procréer ou enceintes souffrant d'épilepsie ou de trouble bipolaire.
L'acide valproïque ou valproate, vendu sous les noms Dépakine, Micropakine, Dépakote, Dépamide et génériques, ne doit "pas être prescrit chez les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femmes enceintes, sauf en cas d'inefficacité ou d'intolérance aux alternatives médicamenteuses existantes", écrit-elle.
Le médicament est toujours en vente car il a démontré son efficacité dans le traitement de l'épilepsie et des troubles bipolaires, et il est même jugé incontournable dans certains cas. "C'est l'antiépileptique le plus ancien, le mieux connu et le plus efficace", explique un neuropédiatre contacté par francetv info.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour déterminer les éventuelles négligences de Sanofi, des autorités et des médecins. Des procédures sont également en cours aux Etats-Unis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.