Pithiviers : 1.200 manifestants contre la fermeture de la maternité
Il y a 15 jours, l’Agence régionale de Santé (ARS) a intimé l’ordre à la maternité de Pithiviers, dans le Loiret, de "se mettre en conformité avec les règles en vigueur", sous peine de fermer ses portes au plus tard à la fin du moins de juin. La raison ? Il manque deux gynécologues obstétriciens pour que le planning de l’établissement respecte le cadre réglementaire.
Selon Dominique Poupat, représentant du personnel et infirmier en bloc opératoire : "actuellement, on déborde du cadre légal horaire autorisé. Les professionnels font plus d’heures et on doit aussi faire appel à des intérimaires. Avec 540 naissances par an, notre maternité est pourtant au dessus du seuil critique de 300 accouchements décidé par l’ARS". Et le représentant du personnel de pointer du doigt, notamment, les conséquences du numerus clausus en vigueur depuis des années qui rend difficile le recrutement des spécialistes dont la maternité aurait besoin.
Côté patients, Marie-Joseph Miret, de l’association des usagers, est inquiet : "dans le bassin de Pithiviers, on compte beaucoup de gens qui sont dans une situation précaire. Certains n’ont pas de moyens de transport. Où iront-ils s’il n’y a plus de maternité ?". Et d’ajouter : "En cas d’urgence, le risque est grand. L’hôpital de Montargis est à 50 km. Le CHU d’Orléans est à 60 km. Il n’y a, en plus, pas de transports en commun entre Pithiviers et Montargis".
D’après Dominique Poupat : "le 5 avril, le corps médical et la direction doivent faire des propositions à l’ARS pour se mettre en conformité avec la législation afin d’assurer la continuité des soins". A l’heure actuelle "pour les accouchements programmés, il est possible de gérer. Mais pour les urgences vitales, le risque est considérable. Un jour, il y aura de la casse", ajoute-t-il.
Dans les années 1970, la maternité de Pithiviers avait été la première à proposer des piscines d’accouchement et des salles d’accouchement "comme à la maison". En 1997, l’établissement avait failli fermer, mais la mobilisation locale avait permis de le sauver.
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