Guadeloupe : l'hôpital en état d'urgence
En Guadeloupe, le CHU de Pointe-à-Pitre connaît une hausse de la mortalité de 30% en son sein. La faute à un incendie au mois de novembre, dans lequel beaucoup de matériel a été détruit, sans être remplacé.
Une tente de fortune pour accueillir les urgences. Voici à quoi est contraint aujourd'hui le CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. À l'intérieur, une vingtaine de personnes hospitalisées dans des conditions indignes. Que se passe-t-il au sein de cet hôpital ? Depuis plusieurs semaines, le CHU fait face à de graves difficultés. Un important manque de moyens suite à un incendie qui a détruit une partie des bâtiments en novembre. À l'intérieur, le matériel manque cruellement à certains étages. Chef de service de médecine néonatale, Jean-Marc Rosenthal fait les comptes dans la réserve. Certains médicaments se font aussi de plus en plus rares, mais selon le médecin, la pénurie ne date pas de l'incendie.
40 millions d'euros débloqués par le ministère de la Santé
L'hôpital est en déficit de plusieurs millions d'euros depuis de nombreuses années. L'incendie n'aurait fait qu'aggraver le problème, à tel point que les syndicats avancent un chiffre alarmant : selon eux, il y aurait eu 43 décès supplémentaires en deux mois et demi, soit une hausse de la mortalité de 30% par rapport à la même période l'an dernier. Pour faire face à la crise, une médecin militaire, Valérie Denux, a été nommée à la tête de l'Agence régionale de santé il y a dix jours. Elle conteste le chiffre de 43 morts, mais concède une surmortalité ces derniers mois. Pour protester contre leurs conditions de travail, plusieurs dizaines de salariés ont exercé leur droit de retrait. L'Agence régionale de santé va lancer un plan d'action jeudi 29 mars. L'idée est de déplacer certains services de l'hôpital vers d'autres hôpitaux de l'île. Le ministère de la Santé a, lui, d'ores et déjà débloqué 40 millions d'euros pour résoudre la crise ici, à l'hôpital de Pointe-à-Pitre.
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