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Témoignage "Le discours est toujours le même, il y a un manque criant de places", dénonce ce maire de l'Eure, père d'un enfant autiste, qui entame une grève de la faim

"Je défends mon fils en première intention mais je me fais volontiers l'écho de toutes ces familles qui sont dans la souffrance", raconte Giorgio Loiseau, élu à Poses. Aucun établissement spécialisé n'a de place pour accueillir son fils autiste de 12 ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Giorgio Loiseau, le maire de Poses dans l'Eure, devant sa marie. (LAURENT PHILIPPOT / FRANCE BLEU NORMANDIE / RADIOFRANCE)

Giorgio Loiseau, le maire de Poses dans l'Eure, entame lundi 29 mai une grève de la faim pour alerter sur la prise en charge du handicap en France. Invité sur franceinfo, ce père d'un enfant autiste âgé de 12 ans n'a pas de solution pour la rentrée de septembre : "Le discours est toujours le même, à savoir qu'il y a un manque criant de places dans notre département et plus largement dans le pays."

franceinfo : Aucune structure ne peut accueillir votre fils pour la prochaine rentrée de septembre c'est bien cela ?

Giorgio Loiseau : C'est ça. Il relève d'un institut médico-éducatif et à ce jour il n'y pas de place dans ces établissements pour l'accueillir à la rentrée. Le discours est toujours le même, à savoir qu'il y a un manque criant de places dans notre département et plus largement dans le pays.

Comment faisiez-vous jusqu'ici ? 

Mon fils était dans une école élémentaire que j'ai créée il y a cinq ans. C'est désormais une UEEA, une unité d'enseignement en élémentaire autisme, et comme mon fils va avoir 12 ans à la fin du mois d'août, il est sortant de ce dispositif-là et n'a pas de solution pour la prochaine rentrée.

"On me dit qu'il va falloir être patient, ça peut durer de 2 à 6 ans. Le record aujourd'hui dans notre département c'est 7 ans."

Giorgio Loiseau

à franceinfo

Avez-vous l'impression d'être l'exemple et à la fois de vouloir vous faire le relais de familles qui se sentent abandonnées ? 

C'est complètement ça et la chance que j'ai d'être élu, c'est que peut-être que la portée médiatique est plus importante. Forcément, je défends mon fils en première intention mais je me fais volontiers l'écho de toutes ces familles qui sont dans la souffrance. 

Avez-vous un sentiment de colère ou avez-vous l'impression de subir une double peine ? 

Complètement. C'est nous condamner socialement et professionnellement. S'il y a un retour à domicile, on s'occupera de notre fils mais on aimerait prétendre au moins à une vie ordinaire. Ça serait maltraitant de le mettre au collège parce que ses compétences sont trop loin de ce qu'on attend d'un enfant du même âge. Je n'ai jamais cru à l'école qui porte tous les maux de la société : le 100% inclusif pour l'école c'est complètement utopique de penser ça, c'est négliger toute la couche des enfants les plus lourdement handicapés.

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