Le quotidien de Gisèle, non-voyante, et sa chienne Olympe
Il est 8 heures du matin quand Gisèle part de chez elle pour se rendre au travail. Elle est professeure de chant lyrique. Non-voyante, elle se fait guider par son chien Olympe dans le métro bondé de Paris et se frayer un chemin en toute sécurité. “Il faut faire attention de ne pas tomber, tellement il y a du monde dans tous les sens, et je le sens bien parce que le chien ne sait plus comment faire” explique la jeune femme avant d’ajouter : “Ce sont vraiment des moments qu’on redoute, c’était pesant de se faire pousser de plus en plus à chaque station”.
Son chien l’accompagne depuis le début du confinement. Elle et Olympe ont noué des liens particulièrement forts. “Olympe est super calme malgré la foule. Grâce à elle, je garde mon calme. On forme une équipe, enfin, c’est une vraie fusion entre nous” précise Gisèle. La professeure de chant lyrique donne aujourd’hui un cours à Marguerite. “C’est trop beau aussi de voir à quel point, dès que Gisèle bouge, ou qu’elle va chanter un peu plus fort, elle se rapproche un peu de Gisèle. Enfin elles sont hyper liées toutes les deux” commente Marguerite, élève.
“Ma chienne, ça m’apporte trop de belles choses, et ça en apporte aux autres autour de moi !”
A la fin de la journée, c’est encore Olympe qui guide Gisèle jusque chez elle. “Il y a des choses dangereuses, bien sûr, mais bon, déjà, quand on connaît bien un trajet, on est quand même vachement rassuré, et je vais pas m’arrêter de vivre à cause de gens qui ne sont pas capables de respecter les autres” explique Gisèle, dont le mari est aussi non-voyant. Chez eux, deux chiennes, Olympe et Ripley, séjournent.
Être accompagnée d’Olympe depuis le début confinement a permis à la jeune femme d’appréhender plus sereinement son quotidien, et notamment ses trajets dans les transports. “Ça m’apporte trop de belles choses, quoi, et ça en apporte trop aux autres autour de moi ! Les gens voient bien qu’on est heureux, avec notre chien. Moi, je n’ai qu’une envie dans la rue, quand je connais bien un trajet : de sourire, de me tenir bien, d’essayer d’être ouverte et ne pas être repliée sur moi-même la tête en bas. On est heureux malgré le handicap !”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.