Crise de l'hôpital : "On demande que le 15 nous envoie des patients car nos services ne sont pas saturés", assure la Fédération de l'hospitalisation privée
"Un service d'urgences privé va prendre en charge 40, 50 ou 60 patients par 24 heures, on pourrait faire le double", assure son président ce vendredi sur franceinfo.
Face aux fermetures de certains services d'urgences la nuit dans le secteur public, faute de personnel, "on peut accueillir plus", estime vendredi 27 mai sur franceinfo Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée. "Nos services d'urgences ne sont pas saturés, on demande que le 15 nous envoie des patients", explique le responsable.
franceinfo : Comme dans le public, y a-t-il un manque de personnel dans le secteur privé ?
Lamine Gharbi : Malheureusement, on manque aussi de personnel, de manipulateurs radio, d'infirmières, et surtout, malgré ce que l'on peut penser, on ne rémunère pas plus dans le privé que dans le public, c'est même souvent l'inverse. Je pense qu'il ne faut pas rentrer dans ce débat public/privé. Chacun doit faire en sorte que l'on puisse passer l'été parce qu'on a une réelle tension dans nos services d'urgence. Aujourd'hui, on doit même fermer des services d'urgences privés la nuit. Cela doit notamment passer par des revalorisations salariales immédiates pour l'été, c'est-à-dire des primes, ne pas demander la réquisition qui serait une contrainte et surtout de demander aux collaborateurs de prendre leurs congés. Ça peut paraître paradoxal, mais on doit les obliger à prendre des congés. On ne peut pas, depuis deux ans, leur demander encore de faire des efforts.
Il y a donc des services qui doivent limiter leur affluence, voire fermer totalement la nuit ?
Oui, mais ce que l'on demande, c'est que le 15, au contraire, nous envoie des patients parce qu'on a une dichotomie de traitement entre le public et le privé, c'est-à-dire que la plupart des urgences sont orientées vers les hôpitaux publics et nos 130 services d'urgences ou nos centres d'accueil permanents n'ont pas de patients, c'est paradoxal. Un service d'urgences privé va prendre en charge 40, 50 ou 60 patients par 24 heures, on pourrait faire le double. Aujourd'hui, nos services d'urgences ne sont pas saturés, on peut accueillir plus et on doit être complémentaire de l'hôpital public.
Comment est-ce qu'on peut réussir à affronter cette saison estivale ?
Il faut que l'on garde nos collaborateurs, qu'on les chouchoute, parce que c'est important aussi de prendre soin de nos trésors et nos pépites. Il faut qu'on les garde par ailleurs et surtout, qu'ils retrouvent la motivation, l'entrain de travailler qui n'est plus aujourd'hui avec les tensions que l'on connaît à l'hôpital et dans les cliniques. Il y a une démotivation et cette démotivation, je pense qu'à très court terme, elle doit passer par une revalorisation de prime d'été qui sera octroyée par le gouvernement pour que l'on puisse avoir une activité normale en juin, juillet, août et septembre.
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