Diminution du nombre de lits à l'hôpital mais hausse de la population
Entre 2000 et 2015, "le nombre de lits d’hôpitaux en France a diminué de 15 %", écrit l’OCDE dans une étude réalisée avec la Commission européenne, publiée le 23 novembre. "Tous les types de lits sont concernés par cette baisse", développent les auteurs du rapport, notamment en service de psychiatrie (-8 %), de soins aigus (-12,5 %) mais surtout en ce qui concerne les soins de longue durée (-60 %). Pour les lits en soins psychiatriques, cette baisse peut s’expliquer par une "réorientation privilégiant les établissements de santé mentale de proximité", note l’OCDE. Pour les soins de longue durée, l’organisation met en cause une "reconversion des services concernés en maisons de retraite médicalisées", plus à même de prendre en charge les personnes âgées dépendantes.
Développement de la chirurgie ambulatoire
Parallèlement, sur cette même période, l’OCDE a constaté une augmentation de 10 % de la population française. Dans le même temps, le nombre de lits pour 1 000 habitants est pourtant descendu de 8 à 6,1, "mais il reste supérieur à la moyenne" de l'Union européenne. "La France est moins centrée sur les soins hospitaliers que par le passé", avance l’OCDE. Cela en raison, notamment, du développement de la chirurgie ambulatoire. Cette situation a été "facilitée ces dernières années par l’extension du « Programme d’Accompagnement du Retour à Domicile », qui a été lancé en 2010", note l’organisation, qui précise que "le développement de la chirurgie ambulatoire a aussi été identifié comme une priorité au cours des deux dernières décennies".
Des médecins plus âgés que la moyenne européenne
L’OCDE note par ailleurs qu’entre 2000 et 2015, le nombre de médecins en France est resté stable (3,3 médecins pour 1 000 habitants). Mais si l’on compare ce chiffre avec celui des autres pays de l’Union européenne, on constate qu’on peut faire mieux. En effet, "il a augmenté presque partout", selon Gaëtan Lafortune, économiste à l'OCDE. La France affichait un niveau "plus élevé que la moyenne européenne en 2000" et se situe désormais en-dessous, observe-t-il. Ces médecins sont en outre relativement âgés : près de 50 % d’entre eux ont plus de 55 ans, ce qui n’augure rien de bon pour la suite, car cela constitue une "crainte que les pénuries de médecins continuent", ajoute Gaëtan Lafortune.
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