Hôpital public : 10 000 personnes ont manifesté à Paris selon les organisateurs, 7 500 selon la police

Article rédigé par Benoît Jourdain, Vincent Matalon - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
Publié Mis à jour
Le personnel hospitalier manifeste dans les rues de Paris pour réclamer plus de moyens au gouvernement, jeudi 14 novembre 2019. (BENOIT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Tous les syndicats de la fonction publique hospitalière se sont mobilisés pour manifester jeudi dans plusieurs grandes villes. 

Ce qu'il faut savoir

Des médecins aux aides-soignantes, des doyens aux étudiants, c'est un hôpital public à bout de souffle qui manifeste, jeudi 14 novembre, pour exiger davantage de moyens et d'effectifs. L'hôpital public est sous pression budgétaire depuis des années, porté à ébullition par la grève des urgences. En déplacement à Epernay (Marne), Emmanuel Macron a dit avoir "entendu la colère et l'indignation" du personnel soignant. Il a ajouté que le Premier ministre, Edouard Philippe, annoncerait des mesures et des "décisions fortes" à la sortie du prochain Conseil des ministres, mercredi 20 novembre.

Une mobilisation nationale. Ils étaient 10 000 personnes à manifester à Paris selon les organisateurs, 7 500 selon la police. Les cortèges des blouses blanches ont aussi rassemblé 3 000 personnes à Toulouse (700 selon la préfecture), 400 à Brest comme à Quimper et plusieurs centaines à Nantes.

Un appel à manifester lancé par le collectif Inter-hôpitaux. Il y a un mois, le nouveau collectif Inter-hôpitaux a lancé un appel à une "grande manifestation", qui a fait le plein de soutiens. A commencer par le collectif Inter-urgences, à l'origine d'un mouvement social inédit dans les services d'urgences, débuté en mars à Paris et qui s'est étendu à tout le pays, avec encore 268 établissements touchés en début de semaine. 

Tous les syndicats et les métiers unis. Fait rare, tous les syndicats de la fonction publique hospitalière se sont ralliés à la mobilisation, en particulier la CGT, FO et la CFDT, qui peinent d'habitude à s'accorder sur d'autres sujets au niveau national. Chez les praticiens, les anesthésistes du Snphare tablent sur "une mobilisation historique", tandis que les gynécologues du Syngof ont "préparé la grève en évitant toute programmation de soins non urgents".

Des revendications nombreuses. Les revendications n'ont pas changé depuis le départ : augmentation des salaires, hausse des effectifs et réouverture des lits supprimés. Mais la colère n'a cessé de monter. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a promis un "plan de soutien" qui mettra l'accent sur "un meilleur investissement courant" et "la revalorisation des salaires, notamment en début de carrière". Elle a déjà échoué par deux fois à sortir de ce conflit : ni la prime mensuelle de 100 euros versée depuis juillet aux personnels des urgences (infirmiers et aides-soignants), ni le plan de "refondation" annoncé en septembre n'ont suffi à faire baisser la tension.