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Emmanuel Macron à Cherbourg : une association citoyenne de défense du centre hospitalier du Cotentin appelle à un "choc financier" et "démocratique" pour l'hôpital public

Le président de la République se rend mardi après-midi à l’hôpital de Cherbourg dans le Contentin, touché par un manque de soignants dans les hôpitaux et les déserts médicaux.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, le 19 mai 2022, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Rémi Besselièvre, président de l’association citoyenne de défense du centre hospitalier du Cotentin et de promotion de la santé, a estimé mardi 31 mai sur franceinfo que l’hôpital public en France a besoin d’un "choc spectaculaire de moyens et un choc de démocratie" alors qu’Emmanuel Macron se rend cet après-midi à l’hôpital de Cherbourg dans le Contentin. Ce département, touché par un manque de soignants dans les hôpitaux et les déserts médicaux, se prépare à un été tendu.

franceinfo : Qu’attendez-vous de la visite d’Emmanuel Macron à Cherbourg ?

Rémi Besselièvre : Nous avons vu ce que le président de la République a fait pendant son premier quinquennat. Il a pris deux mesures, essentiellement. La suppression du numerus clausus, qui n'a rien réglé parce que les moyens n'ont pas été donnés aux facultés de médecine et aux hôpitaux pour pouvoir accueillir ces étudiants. Le numerus clausus, c'est la possibilité pour les étudiants de première année de passer en deuxième année. Le concours n'a pas été modifié et on s'aperçoit que le nombre d’étudiants qui passent en deuxième année n'a pas augmenté. Je veux bien que ça prenne du temps, mais cela aurait pu avoir un effet immédiat. Si on avait modifié notamment la nature du concours. La deuxième mesure qui a été prise, c'est le Ségur de la santé. C’est une mesure qui a été prise à la demande des banques. Le Ségur de la santé a consisté essentiellement à la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux sur dix ans pour permettre aux banques de refinancer des hôpitaux surendettés, voire en cessation de paiement.

Mais il y a eu aussi une augmentation des salaires. Elle n'était pas suffisante ?

Si vous demandez aux personnels des hôpitaux s'ils sont heureux de leurs salaires quand ils se comparent aux autres personnels des hôpitaux européens, vous comprendrez qu’ils sont très mécontents actuellement et qu'ils attendent autre chose. On remarque d'ailleurs qu'un certain nombre de médecins et de soignants quittent les hôpitaux publics parce que les conditions de salaires et les conditions de travail ne sont plus à la hauteur pour les retenir.

L’hôpital Pasteur de Cherbourg est un bon exemple pour que le président de la République se rende compte de l’état des hôpitaux publics ?

C'est vrai que dans la zone de patientèle de l'hôpital de Cherbourg qui compte à peu près 170 000 habitants, 20 000 n'ont pas de médecin traitant, donc les gens ont tendance à se tourner vers l'hôpital public, qui est le pivot du système de santé chez nous pour être pris en charge. Malheureusement, les conditions de travail dans les services d'accueil se sont considérablement dégradées. Et aujourd'hui, à Cherbourg, le manque de médecins est criant puisque ce sont seulement six à sept médecins qui assurent le fonctionnement.

Qu’allez-vous lui dire ?

On va lui dire qu'on attend deux chocs, un choc de moyens, parce qu'il faut absolument doter les hôpitaux de moyens financiers pour assurer leur fonctionnement. Aujourd'hui, avec la tarification à l'activité, ils continuent à s'endetter. Donc, un choc spectaculaire de moyens et un choc de démocratie parce qu’à l’hôpital il n’y a plus de conseil d'administration. Ce sont des conseils de surveillance. Les élus, les usagers, les personnels sont exclus de la gestion de l'hôpital. Et quand on confie la gestion de l'hôpital aux technocrates et aux experts, on voit dans quelle situation ça nous conduit.

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