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Plan blanc en Paca contre le Covid-19 : "Les hospitalisations progressent, il faut qu'on soit prêt à pouvoir passer au niveau supérieur", dit Carole Ichai du CHU de Nice

L'Agence régionale de santé a annoncé le déclenchement du plan blanc en Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour renforcer l'organisation des hôpitaux face à la reprise de l'épidémie de Covid-19. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'unité Covid-19 au CHU pasteur de Nice. (VALERY HACHE / AFP)

"Il faut qu'on soit prêt à pouvoir passer au niveau supérieur", a déclaré la professeure Carole Ichai, cheffe du pôle anesthésie-réanimation-urgences au CHU de Nice. Elle approuve le déclenchement du "plan blanc" dans la région Paca. Celle qui coordonne la stratégie de régulation des lits de réanimation dans les Alpes-Maritimes indique qu'une quarantaine de patients sont actuellement hospitalisés en réanimation dans ce département. Carole Ichai "demande à ce que tout le monde se vaccine, y compris les jeunes".

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franceinfo : Il était nécessaire de déclencher ce plan blanc, selon vous ?

Carole Ichai : C'est capital. L'incidence est extrêmement importante et les hospitalisations progressent. Il faut qu'on soit prêt à pouvoir passer au niveau supérieur. Nous avons besoin d'anticiper les ouvertures de capacité de lits d'hospitalisation conventionnelle et d'hospitalisation de réanimation, et pour pouvoir armer toutes ces capacités, nous avons besoin de personnel. Le plan blanc nous permet de faciliter justement les recrutements et d'initier cette stratégie. Le plan blanc nous autorise aussi à déprogrammer des opérations, mais on essaie depuis un an de déprogrammer le moins possible. Là, ça s'accumule et c'est catastrophique, les besoins sont extrêmement importants et on essaiera le plus possible de limiter cette déprogrammation.

Concrètement, quelle est la situation au CHU de Nice ?

Au sein du CHU, il y a une dizaine de patients hospitalisés en réanimation pour un Covid, et sur le département et aux alentours d'une quarantaine. La situation n'est pas celle de la troisième vague, on n'est pas dans des chiffres identiques. La vague ne sera pas la même, on ne part pas du même point.

"Il y a des touristes, c'est pour ça qu'on a une incidence extrêmement élevée."

Carole Ichai, cheffe du pôle anesthésie-réanimation-urgences au CHU de Nice

à franceinfo

Mais nos capacités en ce mois d'août sont réduites par rapport à ce qu'elles ont pu être, c'est pour ça que la situation est tendue. Le personnel est fatigué, les gens ont besoin de prendre leurs vacances. Et puis, il y a de la réserve sanitaire qui est partie sur les îles de la Guadeloupe et de Martinique, donc on ne recrute pas si facilement que ça. On a aussi des gens qui ont démissionné. Donc, on part avec un personnel soignant et médical en dessous de ce qu'on avait dans l'année qui a précédé.

Quel est le profil des patients hospitalisés ?

Ce sont des patients plus jeunes. On est largement sous les 65 ans avec beaucoup de patients qui sont compris entre 40 et 55 ans, nous avons aussi quelques patients entre 20 et 40 ans, sans facteur de risque particulier. Mais ils ne sont pas vaccinés, ça c'est le gros problème. Moi je demande à ce que tout le monde se vaccine, y compris les jeunes.

"L'incidence des 20-40 ans est montée à 1 200, ce sont eux qui transportent le virus et qui vont tomber malades."

Carole Ichai

à franceinfo

Seriez-vous favorable à une vaccination obligatoire généralisée ?

C'est une décision politique qui ne m'appartient pas, mais en tant que médecin, j'encourage au maximum à ce que les gens se vaccinent. Je ne sais pas s'il faut rendre ça obligatoire, mais il faut que les gens soient responsables. Ils risquent d'être malades et de rendre leur famille malade et surtout de faire perdurer cette période dont tout le monde veut se débarrasser. Concernant les soignants, je comprends bien que la menace de l'obligation gêne mais on sent quand même qu'il y a des résistances qui ne sont pas fondées. On risque d'avoir des soignants qui partent, parce qu'on les oblige, et on risque aussi de se retrouver en situation où on aura à choisir quel patient prendre parce qu'on n'aura pas assez de personnel avec une épidémie qui serait ingérable. J'en appelle à la responsabilité de tout le monde, il faut arrêter d'avoir des discours négatifs sur la vaccination avec des chiffres totalement erronés qui ne reposent sur rien.

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