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Régulation médicale : À Lyon, le Samu du Rhône "fait face" aux milliers d'appels reçus par le 15

Dans un été marqué par une vague de chaleur, la persistance du Covid-19 et la pénurie de personnel soignant, comment s'organise la régulation médicale, premier maillon de la chaîne de soins ? 

Article rédigé par Mathilde Imberty, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Régulation des soins non programmés au Samu à Lyon, le 26 février (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

"Vous êtes auprès d'un homme de 65 ans qui titube, c'est ça ?", demande une assistante de régulation médicale du Samu du Rhône, à LyonDès que le 15 est composé, le travail doit s'enclencher rapidement. "Vous faites le 15, vous tombez sur les assistants de régulation médicale (ARM), qui vont immédiatement identifier s'il y a une urgence vitale ou pas, explique David Pinero, le chef de service adjoint. Les assistants enchaînent les appels. On arrive à des taux moyens de 95% de décrochés dans les 30 secondes."

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Un défi dans des périodes chargées comme ce mois de juillet, avec "aux alentours de 1 400, 1 700 dossiers par 24 heures et des pics à 2 500 le week-end. Si on compare avec la même période l'année passée, on a une augmentation."

N'allez pas aux urgences, composez le 15

Le gouvernement le répète : n'allez pas aux urgences, mais composez le 15, pour éviter d'engorger les services d'urgence. Car ils tournent au ralenti cet été, "les urgences de Givors, par exemple, ferment toutes les nuits, j'imagine faute de personnel, poursuit David Pinero. Quand tous les services vous disent qu'ils n'ont plus de brancards pour recevoir les patients, il faut bien qu'on trouve une orientation."

Le souci de planning est généralisé. On le retrouve dans la salle de régulation des médecins généralistes. Ces derniers traitent les appels qui ne relèvent pas de l'urgence vitale. "Sur le papier, c'est effectivement une bonne chose de vouloir diminuer le nombre de passages aux urgences mais les mesures ont été annoncées très tard et nous, on ne peut pas, début juillet, retrouver des médecins régulateurs pour venir renforcer l'effectif", estime Pierre Boyeldieu, l'un des médecins régulateurs.

"La période 15 juillet-15 août, c'est compliqué. On est parfois seulement un médecin sur quatre en journée pour les appels de tout le Rhône."

Pierre Boyeldieu, médecin régulateur

à franceinfo

"La conjonction de plannings déficitaires, pic Covid et médecins de ville en vacances, va augmenter le temps d'attente", estime Pierre Boyeldieu.

"Le Samu 69 fera face"

Pour faire tourner le Samu, l'hôpital public a établi des contrats d'été pour les médecins libéraux en renfort et fait appel aux étudiants pour compléter les effectifs. Mais ça ne durera pas craint Raymond Le Moign, le directeur général des Hospices civils de Lyon. "Le Samu 69 fera face. La difficulté en sera peut-être plus redoutable à la rentrée en terme de prospective et de gestion des plannings."

Un million de communications passent par le Samu 69 chaque année. L'un des plus importants de France qui tient la route, non sans fatigue.

Le Samu du Rhône "fait face" aux milliers d'appels reçus par le 15 - le reportage de Mathilde Imberty

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