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Sécurité des soignants : deux tiers des infirmiers ont été victimes d'agressions, selon une enquête de leur Ordre

Parmi les infirmiers victimes ou témoins, plus d'un tiers (37%) signalent des coups dans l'exercice de leur profession, près de la moitié des menaces physiques (45%), et les trois quarts (75%) font état d'insultes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des infirmières et infirmiers dans l'unité de réanimation de l'hôpital Saint-Camille à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), le 15 février 2023. (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / AFP)

Une profession très touchée par des faits de violence. Deux tiers des infirmiers interrogés confient avoir déjà été victimes d'agressions verbales ou physiques dans l'exercice de leur fonction, selon une enquête de l'Ordre des infirmiers rendue publique jeudi 25 mai, en marge d'une réunion du ministère de la Santé sur la sécurité des soignants.

Selon l'Ordre des infirmiers, 66% de 31 281 infirmiers interrogés pour cette étude déclarent avoir été victimes d'agressions dans leur vie professionnelle, et 73% déclarent avoir été témoins de ce genre de faits. Il s'agit d'une situation vécue "toutes les semaines ou presque" pour 15% de ces infirmiers interrogés entre avril et mai. Pour 40% des sondés, ces faits de violence interviennent au moins "plusieurs fois par an"

Parmi les infirmiers victimes ou témoins, plus d'un tiers (37%) signalent des coups, près de la moitié des menaces physiques (45%), et les trois quarts (75%) font état d'insultes. Près de 5% (4,97%) évoquent même l'utilisation d'une arme. Les principales causes d'incident mentionnées sont les reproches liés à la prise en charge (48%), les troubles cognitifs (42%), l'état d'ébriété ou de prise de stupéfiant (23%), ou encore le temps d'attente jugé trop long (28%).

"Traiter les causes structurelles des violences"

Plus de la moitié (54%) des infirmiers interrogés ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail, selon cette enquête. Afin de prévenir les agressions et protéger les infirmiers, il faut prévoir "un régime de sanctions renforcées" pour les agresseurs et "une meilleure écoute" des victimes "de la part des autorités policières et judiciaires", souligne l'Ordre des infirmiers. Il faut aussi "traiter les causes structurelles des violences, qui ne se réduisent pas qu'à la responsabilité de leurs auteurs : manque de personnel, pressions sur les soignants, désorganisation entraînant tensions et surmenage", pointe-t-il. 

Une infirmière de 37 ans, Carène Mezino, est morte dans la nuit de lundi à mardi après avoir été attaquée au couteau au CHU de Reims où elle travaillait. L'agresseur est un homme de 59 ans avec de lourds antécédents psychiatriques. Une secrétaire médicale a également été gravement blessée.

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