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Vidéo Suroccupation des hôpitaux psychiatriques : au Havre, un autiste lourd serait confiné tous les jours dans une salle de télé depuis cinq ans

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Pièces à conviction. Suroccupation des hôpitaux psychiatriques : au Havre, un autiste lourd serait confiné tous les jours dans une salle de télé depuis cinq ans PAC EXTRAIT 5_H264_720_6000k.mp4 (PIÈCES A CONVICTION / FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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Au Havre, le personnel soignant de l'hôpital psychiatrique s'est mobilisé durant l'été 2018. Les "Perchés" ont occupé le toit de l'établissement pour alerter sur le manque d'effectifs et les conditions d'accueil indignes des patients. Les institutions ont promis davantage de moyens. Qu'en est-il ? "Pièces à conviction" a trouvé le moyen de filmer à l'intérieur de l'unité, en caméra cachée...

L’urgence psychiatrique semble devenue un enjeu national, avec chaque année 2 millions de Français soignés pour des troubles mentaux sévères. Le 10 avril 2019, "Pièces à conviction" propose une enquête derrière les murs des hôpitaux, qui révèle l’état de délabrement de nombreux établissements. Face à la suroccupation des locaux et le manque de personnel, de plus en plus de soignants réclament davantage de moyens.

Les promesses de l'ARS ont-elles été tenues ?

A l'hôpital Pierre-Janet du Havre, durant l'été 2018, ils ont trouvé une façon originale de protester en s'installant sur le toit de l'établissement. Le mouvement des "Perchés" a pris de l'ampleur suite à la diffusion d'images qui montraient des conditions d'hospitalisation indignes. Face à la mobilisation et sa médiatisation, l'Agence régionale de santé a promis des créations de postes et des moyens supplémentaires. Six mois après la fin de la grève, les promesses ont-elles été tenues ? La situation s'est-elle améliorée ?

Le nouveau directeur assure avoir mis fin à la suroccupation des locaux, mais selon le personnel de l'hôpital, peu de choses ont changé. "Pièces à conviction" a trouvé le moyen de filmer à l'intérieur de l'unité et a pu constater que cette suroccupation persiste… avec des conséquences parfois dramatiques.  

"Il se sent rassuré ici tout seul"  

En effet, les cas légers comme les dépressifs cohabitent avec des pathologies plus lourdes. "Lui, à priori, il vient du Maroc, il a débarqué sans papiers. Il ne parle pas, on n'est pas sûrs de son identité. Il est là depuis des années…" explique un infirmier qui, visage caché, fait visiter les lieux.

Une salle de télé a été transformée en pièce de confinement. "Ça, c'est une salle normalement dévolue à tous les patients pour regarder la télé tranquillement", continue-t-il. Pourtant, quelqu'un occupe cette salle : il s'agit d'un autiste lourd qui y passe toutes ses journées. "Il est isolé parce que lui, il se sent rassuré ici tout seul. Dès qu'il y a un peu de monde, il n'aime pas trop."  

Pour les autistes, pas assez de lieux adaptés

Dès que l'on s'approche, l'homme peut prendre peur et devenir violent. Selon l'infirmier, "cela fera cinq ans cet été qu'il est là"… Le personnel soignant aurait fait plusieurs demandes de placement dans une structure adaptée, mais elles seraient restées lettre morte.

Extrait de " Psychiatrie : le grand naufrage", une enquête de "Pièces à conviction" à voir le 10 avril 2019.

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