Immigration : 3 000 soignants, dont une prix Nobel de médecine, demandent le maintien de l'Aide médicale de l'Etat
Le projet de loi immigration continue de faire couler de l'encre. Cette fois, ce sont 3 000 soignants qui appellent "le gouvernement et nos élus à renoncer à tout projet portant atteinte ou venant restreindre [le] périmètre" de l'Aide médicale de l'Etat (AME), dans une tribune publiée dans Le Monde jeudi 2 novembre. Parmi les signataires du texte, on retrouve Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, et Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d'éthique.
L'AME permet aux étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois de bénéficier d'une couverture intégrale de leurs frais de santé. Selon la dernière étude nationale menée par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé, publiée fin 2019, une personne éligible sur deux y a recours. Dans la tribune, les soignants rappellent qu'il s'agit d'"un outil de lutte contre les exclusions qui n'est accessible que pour les personnes dont les ressources sont inférieures à 810 euros par mois et qui font preuve d'une résidence stable en France".
Or, le projet de loi immigration prévoit de remplacer l'AME par une aide médicale d'urgence, plus restrictive. A quelques jours de l'arrivée du texte de loi au Sénat, les signataires de la tribune rappellent qu'en Espagne, la mise en œuvre d'une politique similaire en 2012, avant abrogation en 2018, avait entraîné "une augmentation de l'incidence des maladies infectieuses ainsi qu'une surmortalité".
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