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Info franceinfo Affaire des respirateurs Philips : les associations demandent des sanctions contre l'entreprise pour ne pas avoir rempli ses obligations

L'industriel néerlandais avait lancé, en 2021, un rappel mondial de ces respirateurs, notamment utilisés contre l'apnée du sommeil, soupçonnés d'être cancérogènes. Selon des associations, des milliers de machines défectueuses n’ont toujours pas été changées.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un respirateur Philips. Photo d'illustration. (RICHARD MOUILLAUD / MAXPPP)

Un an après la décision de police sanitaire, en février 2022, imposant à Philips un calendrier de remplacement des respirateurs potentiellement cancérogènes, l'affaire se poursuit. Dans un courrier envoyé début janvier à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et que franceinfo a pu consulter, des associations demandent à l’agence du médicament des sanctions contre la société Philips qui, selon elles, n'a pas tenu ses engagements.

Selon ces associations, le géant néerlandais n'a pas respecté les obligations fixées par l'ANSM en 2022. Elles accusent l'entreprise de ne pas avoir remplacé avant décembre 2022 tous les respirateurs concernés par le scandale. Elles affirment qu'à ce jour, des milliers de machines défectueuses n’ont toujours pas été changées.

Autre reproche adressé à Philips : le fait que l'entreprise n'ait pas transmis les résultats d'une enquête indépendante sur les risques de cancer qu'elle était tenue de lancer. Là encore elle avait un an pour le faire. 

Des machines reconditionnées

De son côté l’Agence du médicament assure que la société Philips s'est engagée à fournir rapidement un point de situation sur la mise en place d'une étude épidémiologique. Mais elle n'exclut aucune voie de procédure administrative et/ou juridique contre la société afin de faire cesser "cette situation".

À noter que les associations de patients s'inquiètent aussi à propos des nouvelles machines, dont la plupart sont en fait des machines reconditionnées. Dans son dernier avis, daté du 9 février, l'agence de sécurité sanitaire américaine estime que ces nouvelles machines ne répondent pas non plus aux normes de sécurité. Des résidus de la mousse incriminée comme potentiellement cancérigène ont été retrouvés dans ces appareils révisés.

En France, le pôle de santé publique du parquet de Paris est saisi d’une vingtaine de plaintes. Selon les informations de franceinfo, une centaine de Français, dont plus d’une dizaine ont eu un cancer du poumon, sont dans l'attente de l'ouverture d'une information judiciaire pour porter plainte collectivement contre Philips. En septembre, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui s’est saisie de ce dossier sanitaire, avait reçu près de 3 074 signalements d'effets indésirables dont 159 mentionnent un cancer. 

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