"Jamais assez maigre", le témoignage choc d'une ancienne mannequin
Victoire Maçon Dauxerre est l'invitée du Soir 3. Elle évoque son livre sur le diktat de la maigreur du monde de la mode. Un témoignage édifiant.
La mode est un monde qui fait rêver mais la santé des mannequins, parfois soumises à une maigreur dangereuse, fait polémique. Victoire Maçon Dauxerre en sait quelque chose. Cette ancienne mannequin a connu la descente aux enfers pour rentrer dans des vêtements de petite taille. Sortie de cet univers, elle a décidé de le raconter dans son livre Jamais assez maigre, Journal d'un top model (éditions Les Arènes).
"Même si on peut se faire une idée, on ne sait pas réellement comment c'est de l'intérieur", assure-t-elle sur le plateau de Soir 3. Sa description est surréaliste : dans le monde de la mode, la taille 32 existe ! "Il faut être réellement maigre", confie Victoire Maçon Dauxerre, qui devait se contenter de trois pommes par jour en guise de repas. "On m'a dit 'si tu veux réussir, il faut rentrer dans du 32'. Il fallait que je descende à 47 kilos pour 1,78 mètre pour rentrer dans cette taille", poursuit-elle.
"C'est criminel d'inciter les jeunes femmes à maigrir"
Elle-même devait prendre des laxatifs pour porter du 32. Elle témoigne encore : "La plupart des mannequins se font vomir. Il y a une réelle omerta autour de ça, donc on ne peut rien dire, mais c'est la réalité du milieu puisque c'est impossible, en étant si grande, de peser si peu et d'être si maigre." Aujourd'hui, elle prend position : "Je trouve ça anormal et criminel de montrer cette image de maigreur et d'inciter les jeunes femmes à maigrir. Parce qu'on dit aujourd'hui que l'idéal de beauté, c'est d'être maigre. Ça incite à l'anorexie, ça crée des troubles alimentaires et c'est extrêmement grave."
L'ancienne mannequin, qui est ensuite tombée dans la boulimie, a même fait une tentative de suicide un jour. Sans cesse sollicitée malgré son souhait de quitter ce monde, elle a fini par s'en extraire tout de même. Victoire Maçon Dauxerre s'estime miraculée d'avoir su dire non à ce milieu : "Je pense que je serais morte aujourd'hui".
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