L'Alsace veut supprimer le goûter du matin à l'école
Il est accusé de favoriser le grignotage et l'obésité. L'académie de Strasbourg recommande sa suppression.
Le goûter de 10 heures à l'école est menacé. Dans une circulaire distribuée avant la rentrée, l'académie de Strasbourg demande aux écoles marternelles "d'éviter toute prise alimentaire entre les repas et donc de supprimer le 'goûter' de milieu de matinée". Cette décision s'appuie sur les recommandations de l'Agence régionale de santé (ARS) Alsace, qui estime que cet en-cas "n'est pas une bonne pratique nutritionnelle" chez les plus jeunes.
"La collation matinale apprend aux enfants à manger sans faim et au-delà de leurs besoins nutritionnels : c'est le début du grignotage et de la déstructuration du rythme de prises des repas à un âge où se forgent les habitudes alimentaires", argumente le médecin de l'ARS-Alsace, Patrice Ferré.
Une région particulièrement touchée par l'obésité infantile
A l'échelle nationale, l'Alsace est la région la plus touchée par l'obésité infantile. Une étude de la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistique (Drees) de 2006 fait état de 15,3% d'enfants de 5 à 6 ans souffrant d'obésité ou de surpoids, contre une moyenne nationale de 12%.
A l'origine, cette collation du matin visait à pallier les carences caloriques et calciques des enfants dans l'après-guerre. En 1954, Pierre Mendès-France avait lancé la distribution d'un verre de lait à 10 heures dans les écoles françaises. "Aujourd'hui le niveau de santé général des enfants s'est nettement amélioré et les jeunes Français ne souffrent plus de carence", souligne Pascal Ferré. Selon les spécialistes, la collation de 10h représente un excès d'environ 14% des apports journaliers recommandés (AJR).
Cette idée n'est cependant pas du goût de tout le monde. "On touche ici à la relation mère-enfant et cela provoque des réactions épidermiques", constate Fabienne Grappe, infirmière-conseillère technique à l'Education nationale pour qui l'alimentation est un vecteur "affectif, voire intime". Un vecteur qui rend difficile toute suppression de cette bonne vieille habitude.
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