L'ambroisie, une plante très allergisante, va envahir l'Europe d'ici 2050
Selon des scientifiques, la concentration en pollens de l'ambroisie va être multipliée par quatre d'ici à 2050 en Europe.
Si le printemps est synonyme d'enfer pour vous, que vos yeux piquent et que votre gorge gratte, c'est peut-être aussi de sa faute : l'ambroisie, une plante envahissante originaire d'Amérique du Nord, dont le pollen provoque de fortes allergies, devrait envahir progressivement toute l'Europe dans les prochaines décennies, selon une étude publiée lundi 25 mai dans la revue Nature climate change (en anglais).
En se basant sur des modèles mathématiques, une équipe de chercheurs français, britanniques et autrichiens a calculé que la concentration en pollens de l'ambroisie allait être multipliée par quatre d'ici à 2050 en Europe. Des zones très peu touchées actuellement, comme le nord de l'Europe, le nord de la France ou le sud de la Grande-Bretagne, pourraient être fortement atteintes.
Francetv info revient sur cette menace.
Une inévitable propagation
Introduite en Europe à la fin du XIXe siècle, l'Ambrosia artemisiifolia produit de petites fleurs qui peuvent causer des allergies, dont des rhinites, des yeux qui piquent et une respiration sifflante.
Selon les chercheurs, la progression de l'ambroisie est encouragée par le réchauffement climatique qui favorise la croissance de la végétation. Mais ils mentionnent également des modifications dans l'utilisation du sol ainsi que la facilité avec laquelle les graines d'ambroisie sont dispersées par le vent.
Ainsi, elle est déjà présente dans le centre et dans le sud de l'Europe, notamment en Italie du Nord ainsi que dans un grand quart sud-est de la France, mais aussi dans certaines régions d'Australie, d'Amérique du Sud et même du Japon.
Une éradication difficile
Dans le sud-est de la France, des campagnes d'arrachage sont régulièrement organisées. Mais l'éradication de l'ambroisie est très difficile car la plante envahit des zones non cultivées situées autour des zones habitées.
En 2012, entre 10 et 15% des habitants en Rhône-Alpes étaient allergiques à la plante. D'après l'Observatoire régional de la Santé (ORS), le nombre d’allergiques à l’ambroisie a plus que doublé en dix ans dans la région, rapporte le collectif Stop Ambroisie dans un communiqué de presse publié en avril 2015.
Interrogé en 2012 par francetv info, un agriculteur de la Drôme confirmait que "des arrêtés préfectoraux nous imposent de lutter contre l'ambroisie", mais décrivait une tâche semblable au supplice de Sisyphe. "Il faut que ça soit collectif, que les propriétaires non agricoles aussi se penchent sur la question", prévenait-il. Ainsi, en juin 2014, la région a lancé une plateforme interactive permettant de signaler la présence de la plante, rapportait France 3 Alpes.
La lutte contre les espèces végétales et animales à la prolifération nuisible pour la santé humaine, comme l'ambroisie ou le papillon de cendre, fera également l'objet d'un chapitre du Code de la santé. "Dans le cas de l'ambroisie, les coûts de santé estimés pour la seule région Rhônes-Alpes s'élèvent à 15 millions d'euros par an", précise cet amendement de la commission des Affaires sociales adopté début avril par les députés.
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