L'antidouleur Tramadol mis sous surveillance
L'agence française du médicament a mis en place une surveillance spécifique sur le remplaçant du Di-Antalvic, en raison de ses effets secondaires.
Si vous souffrez du dos ou des articulations, peut-être prenez-vous du Tramadol pour vous soulager. Ce médicament, qui a remplacé le Di-Antalvic, fait l'objet d'une surveillance de la part de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), révèle Le Parisien (article payant) dans son édition du mercredi 25 janvier. En cause : des effets secondaires parfois graves et un risque d'addiction.
Une molécule dérivée de l'opium
Présente dans des médicaments tels que l'Ixprim, le Contramal ou le Topalgic, la molécule Tramadol est un antidouleur dérivé de l'opium. Il peut donc provoquer une accoutumance nécessitant ensuite une période de sevrage, explique le quotidien. Son usage peut également être détourné en raison de ses effets psychotropes.
Médecin généraliste, Jean-Claude Grange souligne que "son usage n'est pas anodin". Dans les colonnes du Parisien, il déplore : "On [le] prescrit en sortant des urgences hospitalières, y compris aux personnes âgées alors qu'elles sont très fragiles face à ce produit", dont les effets secondaires, bien connus, peuvent être graves : désorientation, troubles du sommeil et vomissements.
Un boom depuis l'interdiction du Di-Antalvic
En 2009, une décision européenne met un terme à la commercialisation du Di-Antalvic. Si 50 % des utilisateurs se reportent alors sur des antalgiques moins puissants, 35 % adoptent un traitement plus fort. Souvent le Tramadol, dont la consommation a augmenté de 30 % en trois ans. En 2010, l'Afssaps a recensé sept cas de décès par overdose de Tramadol chez des toxicomanes.
"L'augmentation de l'utilisation d'un médicament augmente les risques liés à ce traitement, c'est mécanique", explique Nathalie Richard, chef du département stupéfiants et psychotropes de l'Afssaps. "Nous travaillons sur une harmonisation de toutes les spécialités contenant du Tramadol pour que le risque d'usage abusif et de difficulté de l'arrêt soit inscrit", indique-t-elle, rappelant que la mesure se veut plutôt préventive : "Aucun signal particulier ne nous a été remonté pour l'instant avec ce médicament, qui est bien connu et dont les effets secondaires sont répertoriés."
Pourtant, le médicament, détourné de son usage, fait des ravages au Moyen-Orient. A Gaza, près d'un habitant sur deux en consommerait, indique Le Parisien. Le 4 décembre dernier, la police du Hamas a saisi et détruit dans le désert un stock de Tramadol estimé à plusieurs dizaines de milliers de dollars.
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