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L'obésité pourrait protéger d'Alzheimer

Une étude publiée vendredi indique que les personnes maigres sont plus susceptibles de développer des démences. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les chercheurs ont pu établir un lien entre l'augmentation de l'indice de masse corporelle et un abaissement progressif du risque de démence. (PETER DAZELEY / GETTY IMAGES )

L'obésité protège-t-elle contre le risque d'Alzheimer ? Une étude publiée vendredi 10 avril  par la revue médicale The Lancet Diabetes and Endocrinology (en anglais) va à l'encontre de précédents travaux. Elle indique que les personnes maigres auraient plus de risques de développer des démences par rapport à celles qui affichent un poids normal ou celles qui sont obèses.

La maigreur est définie par un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 20 alors que le surpoids commence à 25 et l'obésité à 30. Le poids normal se situe dans une fourchette allant de 20 à 25.

Un risque de démence diminué de 29%...

Plusieurs études ont, dans le passé, établi un lien entre le surpoids et les démences (dont Alzheimer) qui affectent près de 50 millions de personnes dans le monde, en très grande majorité des personnes âgées.

Mais dans cette étude, des chercheurs britanniques ont montré, au contraire, que les personnes maigres âgées entre 40 à 55 ans ont 34% de chance en plus de présenter des démences plus tard dans leur vie, par rapport à celles affichant un poids normal.

Plus étonnant encore, les personnes atteintes d'obésité morbide (IMC supérieur à 40) affichent un risque de démence diminué de 29% par rapport aux personnes de poids normal.

L'étude s'est appuyée sur les dossiers médicaux de près de 2 millions de Britanniques d'âge moyen (âge médian de 55 ans au début de l'étude) et un IMC moyen de 26. Ils ont été suivis pendant une période maximum d'une vingtaine d'années durant lesquelles 45 507 d'entre elles ont fait l'objet d'un diagnostic de démence.

... mais une mortalité précoce accrue

L'étude a comparé ces données en ajustant les résultats pour tenir compte d'autres facteurs de risques de démences (comme l'alcool ou le tabac), y compris chez les personnes obèses ou en surpoids.

Nawab Qizilbash, l'épidémiologiste qui a coordonné l'étude, reconnaît qu'il est incapable, à ce stade, d'expliquer ces résultats. "De nombreux facteurs tels que le régime alimentaire, l'activité physique, la fragilité, les facteurs génétiques ou les modifications de poids liées à d'autres pathologies pourraient jouer un rôle", note-t-il. Pour toutes ces raisons, il n'est pas question pour lui de conseiller aux maigres de prendre du poids.

Quant aux obèses, même s'il existe des effets protecteurs vis-à-vis de la démence, ils pourraient bien "ne pas vivre assez longtemps pour en bénéficier" car, rappelle-t-il, ils sont plus susceptibles d'être victimes de maladies cardiovasculaires ou de développer certains cancers.

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