La ministre de la Santé assure "travailler pour trouver des solutions différentes" à "la hausse du ticket modérateur"

Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, était l'invitée du "8h30 franceinfo".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, invitée du "8h30 franceinfo" le 13 novembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La hausse du ticket modérateur n'est pas encore actée, "les choses peuvent évoluer", assure la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq sur franceinfo mercredi 13 novembre. "La hausse du ticket modérateur [reste à charge des frais de santé après remboursement de la sécurité sociale] peut ne pas être dans le budget [de la sécurité sociale], elle peut ne pas être de 10%, ce travail est encore en cours", tempère la ministre de la Santé alors que le gouvernement cherche à faire cinq milliards d'euros d'économie sur la santé. 

"Il y a urgence à redresser la barre", rappelle Geneviève Darrieussecq, alors que le "trou" de la sécurité sociale atteint 18 milliards d'euros. Parmi les mesures envisagées, le gouvernement propose de baisser de 70 à 60 % le remboursement des consultations médicales par la Sécurité sociale, et donc augmenter la part de remboursement de la mutuelle de 30 à 40 %, soit une économie d'un milliard d'euros pour l'Assurance maladie. Concrètement, sur une consultation généraliste à 30 euros (nouveau tarif à partir du 22 décembre), les mutuelles devront prendre en charge 12 euros, ce qui laisse craindre une augmentation des cotisations. 

"Nous n'en sommes pas là", répète la ministre de la Santé qui assure "travailler actuellement pour trouver des solutions différentes afin de limiter au maximum la pression sur le ticket modérateur avec d'autres mesures". "C'est ça l'intérêt de la discussion parlementaire", souligne Geneviève Darrieussecq, alors que les sénateurs se penchent à partir de mercredi sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. 

"Rien n'est gratuit, la santé n'est pas gratuite, la prise en charge des Français n'est pas gratuite", rappelle la ministre de la Santé qui prévient : "Avec des déficits, nous entraînons les générations futures à financer des soins que nous portons aujourd'hui, donc nous avons besoin de trouver des équilibres". "Nous avons besoin surtout de transformer notre système de santé, de passer sur un système basé sur la prévention", souligne Geneviève Darrieussecq qui prône "des évolutions du financement de toutes ces parts de la santé".

Les jours de carence alignés entre le privé et le public ? 

Autre mesure envisagée : aligner les jours de carence entre le privé et le public en cas d'arrêts maladie. Les fonctionnaires passeraient d'un à trois jours de carences (non payés) en cas d'arrêt maladie. Une mesure défendue par le ministre des Comptes publics et du Budget, Laurent Saint-Martin. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, souhaite aussi "travailler sur la qualité de vie au travail, sur l'explication de ce nombre de jours d'arrêts en explosion". "Il ne faut pas mettre au ban les personnes malades mais il faut trouver un équilibre qui ne désorganise pas le travail et qui n'entraîne pas de coûts exponentiels pour l'Assurance maladie", évoquant de possibles "contrôles de pertinence des arrêts".

La ministre de la Santé se veut par ailleurs rassurante sur les finances de l'hôpital public. "Il y a une reprise de l'activité. Il y a à nouveau des recrutements. Donc l'hôpital est attractif et je crois que cette reprise d'activité va être aussi un des facteurs d'amélioration des finances de l'hôpital", assure Geneviève Darrieussecq. Le gouvernement prévoit une hausse de 3,1 % du budget de l'hôpital quand les syndicats demandent au moins le double. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.