Le bégaiement, une lutte de tous les instants
France 2 a rencontré Rose, neuf ans, et Laura, 27 ans. Toutes les deux bégaient, comme 650 000 personnes en France. Leur combat face à ce handicap ne s'arrête jamais.
Ce jeudi 22 octobre est la journée mondiale du bégaiement. 1% de la population française est touché, soit 650 000 personnes. Pour chacune, le combat est permanent pour libérer sa parole.
Rose a neuf ans. Quand elle joue avec sa meilleure amie, rien ne transparaît. Mais à la moindre angoisse, sa gorge se bloque, comme lors de la rentrée. "Parfois, je pleure et je me tape, mais ma mère dit que ça ne sert à rien, que ça ne va pas partir", confie la jeune fille. Rose a parlé très tôt avant de commencer à bégayer vers deux ans et demi. Cela pourrait être dû à la génétique : son père bégayait aussi quand il était jeune.
"J'aurais préféré avoir un membre en moins"
L'enfant voit une spécialiste une fois par semaine. Elle a appris à se concentrer et à ralentir ses paroles. Selon Delphine Darque, orthophoniste, le bégaiement ne doit pas être pris à la légère. "Sur quatre enfants qui commencent à bégayer, un restera bègue à l'âge adulte. Et on ne sait pas dire celui qui restera bègue, d'où l'importance d'intervenir le plus précocement possible", explique-t-elle à France 2.
Pour Laura, 27 ans, c'est au collège que le bégaiement est devenu insupportable. "On est prisonnier de nos mots", lâche-t-elle. Depuis, ses proches ont appris à ne pas finir ses phrases. L'aide-soignante semble faire face, mais sa souffrance est quotidienne : "J'aurais préféré avoir un membre en moins que d'être bègue". Ce témoignage est un moyen de surmonter en public ses difficultés et "c'est le début d'une victoire", affirme Laura.
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