Retour de l'ancienne formule du Levothyrox : "Après trois mois, les malades vont être à nouveau propulsés dans le vide"
L'ancienne formule du Levothyrox est de nouveau disponible dans les pharmacies, lundi, en attendant l'arrivée d'un traitement alternatif. Nell Gaudry, de l'association française des malades de la thyroïde, déplore des stocks insuffisants et l'absence de garantie concernant le prochain médicament.
L’ancienne formule du Levothyrox, un médicament pour la thyroïde dont la nouvelle formule a fait l'objet de plaintes de patients pour des effets secondaires, est de nouveau commercialisée dans les pharmacies depuis le lundi 2 octobre. Au total, 10 000 boîtes, contenant une centaine de comprimés et correspondant à un traitement de trois mois sont disponibles.
"On joue à l'apprenti sorcier"
Nell Gaudry, co-présidente de l’association française des malades de la thyroïde, estime que ce stock est insuffisant. Selon elle, le nombre de patients qui ont souffert d'effets secondaire serait plus de cinq fois supérieur aux quelques 9 000 personnes signalées par les autorités. “Si ces boîtes sont destinées à l’ensemble de la France, cela va durer trois mois et pas plus", estime-t-elle.
Comme annoncée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le 15 septembre, ce médicament, qui porte le nom d'Euthyrox, sera délivré sur une période temporaire en attendant l'arrivée de traitements alternatifs à la mi-octobre. "Après trois mois, les malades vont être à nouveau propulsés dans le vide, déplore Nell Gaudry. Ils vont choisir un médicament qui ne sera peut-être pas en accord avec eux-mêmes, qui provoquera peut-être d’autres effets secondaires. Ils seront alors obligés de changer à nouveau. On joue à l’apprenti sorcier."
Au moins 50 000 patients concernés, selon les associations
Pour se procurer l’ancienne formule du Lévothyrox, il faut présenter une ordonnance spécifiant le nom de ce traitement. Elle est réservée aux patients qui ont connu des effets secondaires avec le nouveau médicament : 9 000 personnes, selon les autorités ; au moins 50 000, d’après les associations de patients. "Les malades qui n’ont pas connu de problème ne doivent pas changer de traitement", explique Nell Gaudry.
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