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Alzheimer : "Il y a un sous-diagnostic de cette maladie"

Bruno Dubois, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et directeur scientifique de la Fondation pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer, était l'invité de franceinfo jeudi à l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer.

Article rédigé par franceinfo
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Accueil de jour Alzheimer à l'hôpital Le Kem, à Thionville (Moselle), le 24 septembre 2015. (MAXPPP)

La journée mondiale de la maladie d’Alzheimer s'est tenue jeudi 21 septembre afin de sensibiliser à cette maladie neuro-dégénérative qui touche quelques 850 000 personnes en France et plus de 50 millions dans le monde. Pour le professeur Bruno Dubois, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et directeur scientifique de la Fondation pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer, "il y a un sous-diagnostic de cette maladie" qui n'est souvent pas détectée assez tôt.

Par ailleurs, "on a des médicaments qui sont actuellement en développement qui commencent à bloquer les lésions de la maladie", a-t-il expliqué sur franceinfo mais "le problème c’est que ces médicaments n’améliorent pas les symptômes".

franceinfo : Où en est la recherche sur Alzheimer ?

Bruno Dubois : On a maintenant des médicaments en développement qui commencent à bloquer les lésions de la maladie. On a pour la première fois des médicaments qui agissent directement sur les lésions de la maladie. Le problème, c’est que ces médicaments n’améliorent pas les symptômes. Peut-être parce qu'ils sont étudiés trop tardivement. Il faut peut-être étudier ces médicaments au début de la maladie voire, et là c’est un peu de la science-fiction, avant même son déclenchement.

Cette maladie est-elle bien diagnostiquée ?

Aujourd’hui on a la possibilité de faire le diagnostic de cette maladie, malheureusement on ne le fait pas assez souvent. Il y a un sous-diagnostic de cette maladie. Alzheimer est une pathologie qui fait peur. Il y a aussi une confusion auprès des gens entre les troubles de la mémoire banals, ceux qu’on a tous, et ceux qui sont le signe de la maladie. C’est compliqué de faire la différence. Ne pas se rappeler de quelque chose qui est une signification pour soi-même est un signal. La famille à ce moment-là va le percevoir.

Quels sont les facteurs de risque ?

Le premier, c’est l’âge. Plus on est vieux et plus on risque d’arriver à ce moment de la vie où la maladie devient fréquente. On a identifié des facteurs biologiques, sanguins, qui sont associés à une plus grande fréquence de la maladie. Il existe aussi des facteurs sociaux-culturels. On est en train de travailler sur un certain nombre de facteurs qui ne favorise pas forcément les lésions mais leur expression. Je veux dire par là qu’il y a une sorte de curseur qui va faire que les lésions vont s’exprimer plus ou moins tôt selon la présence de ces facteurs associés.

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