Chirac, une santé de fer jusqu'à l'AVC de 2005
Lorsqu'il est admis aux urgences le 2 septembre 2005, Jacques Chirac, doté jusque-là d'une santé de fer, connaît à 72 ans son premier véritable ennui de santé, un accident vasculaire cérébral (AVC) qui signera son lent déclin. L’ancien président de la République est décédé ce 26 septembre 2019 à l’âge de 86 ans. Il "s'est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement", a déclaré à l’AFP Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.
Une semaine à l’hôpital en 2005
Jusqu’à son AVC, il était connu pour avoir, durant des décennies, mangé sans compter et à toute heure, restant rétif à tout entraînement physique. Sa santé n'avait jusqu'alors été évoquée que lors d'un accident de voiture le 26 novembre 1978 sur une route de Corrèze, puis fin 2003, à l'occasion de confidences de son entourage sur une prothèse auditive.
En ce soir du 2 septembre 2005, le président de la République est pour la première fois de sa vie admis en urgence à l'hôpital du Val-de-Grâce à la suite de migraines et de troubles de la vision. Il y reste jusqu'au 9 septembre. Ses médecins diagnostiquent un AVC et lui conseillent d'éviter les déplacements aériens durant six semaines.
Il va dans un premier temps considérablement alléger son emploi du temps, reportant trois visites à l'étranger - Egypte, Ukraine-Kazakhstan, Etats-Unis -, et limiter durant un mois ses activités publiques à des entretiens à l'Elysée.
Anosognosie en 2011
Il reprend ensuite ses voyages, parfois lointains comme en Afrique, Thaïlande, Inde, Arabie Saoudite et Chine, toujours effectués à marche forcée. En Inde, fin février 2006, Bernadette Chirac assure que son époux va "très bien" et en mai, un examen de contrôle à l'hôpital militaire donne des "résultats totalement satisfaisants et montrent la complète résorption de l'hématome". Son mandat présidentiel s'achève le 16 mai 2007.
En 2011, un rapport médical remis à la justice et qui a fuité dans la presse, fait état d'un diagnostic d'anosognosie, un trouble neuropsychologique qui empêche un patient atteint d'une maladie ou d'un handicap d'avoir conscience de sa condition.
Cette même année, Alain Juppé se dit "triste" de voir l'état de santé de l'ancien président de la République, dont il est très proche, "se dégrader". Il le dit "extrêmement fatigué".
Baisse de mémoire
En janvier 2014, Bernadette dit penser que son époux ne parlera plus jamais en public. Souffre-t-il de la maladie d'Alzheimer ? "Honnêtement, je ne le crois pas". "Il n'a pas vraiment les symptômes, mais c'est vrai qu'il a une petite baisse de sa mémoire, surtout par moments, c'est très variable", indique-t-elle.
Il fait sa dernière apparition publique le 21 novembre 2014 où il apparaît affaibli, la démarche hésitante, mais souriant aux côtés du président François Hollande, au musée du Quai Branly, à l'occasion de la remise du prix de la Fondation Jacques Chirac.
En avril 2016, des photos dans la presse laissent entrevoir l'ancien président en fauteuil roulant, lors des obsèques de sa fille Laurence.
En mars 2019, Jean-Louis Debré indique qu'il ne sait pas si son vieil ami le reconnaît désormais et que "le dialogue est peu à peu devenu impossible".
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