À l'heure du Covid, chacun gère à sa façon le retour des élèves en classe : exemples en Italie, en Chine, au Royaume-Uni et aux États-Unis
Chaque semaine dans le monde en face, une même actualité vue par quatre correspondants de franceinfo. Aujourd'hui, direction Rome, Pékin, Londres et New-York, où chaque pays gère à sa manière le retour en classe des élèves à l'heure du coronavirus.
Faut-il maintenir les cours en classe, à l'heure du coronavirus Covid-19 ? Ou faut-il privilégier, comme aux États-Unis, les cours virtuels à distance ? Face à la troisième vague de l'épidémie, le débat rebondit en France. La France, elle, a globalement maintenu ses écoles ouvertes, avec seulement dix semaines de fermeture en moyenne. C'est peu comparé à la plupart des pays étrangers.
À Pékin, les écoles ont ouvert normalement au mois de septembre, comme partout. Elles ont dû refermer en janvier car des foyers infectieux et des foyers de Covid sont apparus autour de la capitale, notamment dans la province du Hubei. Depuis le 1er mars, les enfants ont repris le chemin de l'école. Dans les universités, depuis le 16 mars, ces étudiants ont repris peu à peu le chemin des campus. 30 000 étudiants ont été vaccinés en cinq jours. À Pékin, les mesures sanitaires sont encore très strictes sur tous les lieux scolaires et universitaires. Dans quelques jours, les écoliers vont partir en vacances. Des consignes très strictes ont été données aux parents. Ils doivent déclarer le lieu des vacances, par quel moyen de transport vont-ils se déplacer, comment vont-ils revenir à Pékin ? Par exemple, ChenChen qui est en dernière année de maternelle, devra rester trois jours, à son retour de vacances, à la maison, avant de retourner à l'école.
À New-York, aux États-Unis, on vaccine à tour de bras mais quasiment un élève sur deux n'a plus cours en classe depuis un an. De tous les grands pays occidentaux, les États-Unis sont celui qui a le plus fermé ses établissements scolaires. Là-bas, seulement la moitié des lycées de la ville viennent de rouvrir. Certains étaient fermés depuis novembre, d'autres depuis carrément un an, mais avec des conditions sanitaires extrêmement strictes et des tests Covid pratiqués sur les élèves et les personnels enseignants, au moins une fois par semaine. Ailleurs aux États-Unis, la situation était extrêmement contrastée. On considère qu'une école sur deux n'a pas rouvert depuis un an. Depuis le début de la pandémie, environ 26 millions d'élèves sont encore en enseignement à distance. La réouverture des écoles est l'une des priorités de l'administration Baiden, qui promet ça pour fin avril ou début mai. Mais l'enseignement public manque cruellement de moyens et c'est pour cela, notamment, que le gouvernement a débloqué une enveloppe de 130 milliards de dollars pour faciliter la réouverture la plus rapide possible des écoles.
En Italie, contrairement à la France, les établissements scolaires sont le plus souvent restés fermés. Aujourd'hui encore, 80% des écoliers italiens ont cours à distance. Une histoire emblématique a fait la une sur les réseaux sociaux ces derniers jours en Italie. Celle de Fiammetta, 10 ans. Elle est en CM1 et suit l'école à distance. Mais au milieu des chèvres, 350 chèvres à 1 000 mètres d'altitude, dans le Val di Sole, dans les montagnes du Trentino. Le matin, Fiammetta s'assoit sur un tabouret, devant un bureau avec un ordinateur, car elle a Internet. C'est le téléphone de son père qui lui sert de borne Wi-Fi. Ce dernier est obligé de la prendre avec lui, car sa mère est assistante sociale. Alors, Fiammetta partage son temps entre les cours en ligne avec sa maîtresse, sur son bureau, et les cours en présence avec les chèvres. Mais Fiammetta s'adapte et s'adapte bien. Ce n'est pas le cas de tous les Italiens, beaucoup manifestent pour rentrer en classe.
Au Royaume-Uni où, comme en Italie, les écoles sont le plus souvent restées fermées depuis un an. Elles ont rouvert début mars puisque l'épidémie est en reflux chez nos voisins britanniques. Mais sur ce sujet des écoles, la cacophonie a beaucoup régné outre-Manche ces derniers mois. Les revirements sont incessants : c'est le principal reproche qui a été fait, ici, au pouvoir politique dans la gestion de cette crise sanitaire. Et l'école en est la parfaite illustration. Un exemple, les vacances de Noël se terminaient le 4 janvier. La veille, Boris Johnson se rend à la télévision pour essayer de rassurer les parents inquiets. À ce moment-là, le variant anglais déferle sur tout le pays et le virus se propage à toute vitesse. Donc, Boris Johnson dit à la télévision : "Renvoyez vos enfants à l'école, ils y seront en totale sécurité." Le lendemain, c'est la rentrée scolaire et Boris Johnson, l'après-midi, fait un discours où il annonce le troisième confinement et la fermeture immédiate de tous les établissements scolaires et même des universités. Un autre exemple : jusqu'en septembre, il était hors de question de porter un masque à l'école. Et puis, juste avant la rentrée scolaire, finalement, le masque devient obligatoire, au moins dans les couloirs. Cette année scolaire aura été vraiment particulière : il n'y aura d'ailleurs quasiment pas d'examen à la fin de l'année. Ce sont les enseignants, les instituteurs, les professeurs qui vont donner une note aux élèves, à moins bien sûr que le gouvernement ne change d'avis. En gardant le plus possible ses écoles, collèges et lycées ouverts, la France fait donc un peu figure d'exception.
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