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Anticorps monoclonaux et Interféron : ce que l'on sait des "traitements innovants" contre le Covid-19 évoqués par Olivier Véran

Lors d'une conférence de presse, jeudi, le ministre de la Santé a fait allusion à deux nouveaux outils dans la lutte contre le Covid-19.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Santé Olivier Véran donne une conférence de presse à Paris, le 25 février 2021. (STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP)

De nouveaux outils pour lutter contre le Covid-19. Un nouveau médicament par anticorps de synthèse vient d'être autorisé en France pour les patients les plus à risque de formes graves, a annoncé Olivier Véran lors d'une conférence de presse jeudi 25 février.

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Le ministre de la Santé a également mentionné un autre traitement thérapeutique. "Ce sont des espoirs nouveaux (...) qui renforcent notre arsenal anti-Covid", a déclaré le ministre de la Santé. Voici ce qu'il faut savoir sur ce que certains immunologistes qualifient de "lueur d'espoir".

Deux traitements thérapeutiques

Le premier traitement évoqué est l'Interféron. C'est "un vieux médicament qu'on utilise dans différentes maladies, et qui vient compenser des déficits en interférons chez certaines personnes", a expliqué Olivier Véran. Cette protéine intervient naturellement dans la réponse de l'organisme face à des infections. "Si vous êtes carencé en interférons, on peut vous administrer ce traitement et ça pourrait limiter le risque de formes graves", a complété le ministre de la Santé.

Le deuxième élément évoqué par le ministre est un traitement aux anticorps monoclonaux. Développé par le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly et fabriqué en France selon Les Echosle Bamlanivimab a été autorisé en France de manière temporaire par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il consiste en une injection d'anticorps de synthèse. Fabriqués et "clonés" en laboratoire, ils miment l'action des anticorps naturellement produits par le système immunitaire en cas d'infection. Ce genre de traitement avait connu une certaine notoriété en octobre dernier, lorsque l'ancien président américain Donald Trump, brièvement hospitalisé pour Covid-19, avait reçu à titre expérimental celui du laboratoire Regeneron.

Les patients à risque concernés

Concernant l'Interféron, il est administré "dans un cadre protocolaire bien précis, à des personnes qui sont à risque de développer des formes graves", a expliqué le ministre de la Santé. Des études cliniques sont en cours et "nous saurons dans quelques semaines si ce traitement est efficace", a annoncé Olivier Véran.

Pour ce qui est du traitement par anticorps monoclonaux, les patients "âgés de 80 ans et plus, et qui ont des troubles de l'immunité" sont concernés. Selon une note de la Direction générale de la santé (document en PDF), il sera aussi à destination des transplantés d'organes comme les greffés du rein, les dialysés, les patients sous chimiothérapie. Olivier Véran a ajouté que "83 centres hospitaliers [avaient] déjà reçu des milliers de [doses de] ce traitement. Ils pourront commencer à être administrés avec prudence". La liste des établissements sera publiée lundi 1er mars, selon le site du ministère des Solidarités et de la Santé, qui détaille également les conditions d'éligibilité à ce traitement dans un document en ligne (PDF). Le ministre a ajouté que des "dizaines de milliers de doses d'anticorps monoclonaux d'une génération supérieure" avaient également été commandées et "arriver[aie]nt en France d'ici à la mi-mars".

Des réserves sur le traitement par anticorps monoclonaux

Des questions se posent sur ce deuxième traitement, en raison notamment de son mode d'administration. L'autorisation temporaire d'utilisation délivrée par la France exige en effet une prescription par un médecin hospitalier. Et la perfusion, qui dure une heure, doit être administrée rapidement : "Ça fonctionne si on l'administre tôt, sur des patients qui viennent d'être contaminés et au plus tard dans les cinq jours, mais idéalement le plus tôt possible", explique à franceinfo Hervé Watier, professeur d'immunologie au CHU de Tours. Cela suppose donc un effort logistique des hôpitaux pour l'accueil des patients.

Autre réserve émise : son coût. L'expert note en effet que selon sa composition, ce type de traitement coûte entre 1 000 et 2 000 euros, un prix qui reste toutefois inférieur à une journée d'hospitalisation en réanimation, souligne-t-il.

Par ailleurs, si cet anticorps "marche bien contre le variant britannique" selon Brigitte Autran, experte en immunologie à Sorbonne Université interrogée par l'AFP, "l'efficacité de ce traitement sur les variants dits sud-africain et brésilien n'est pas démontrée", a souligné la DGS. Certaines de leurs mutations peuvent leur permettre d'échapper aux anticorps, qu'ils soient naturels ou artificiels.

Il n'en reste pas moins un outil de plus dans la lutte contre la propagation du virus. "C'est le premier médicament réellement efficace, spécifique du virus pour nous aider dans l'arsenal, c'est une vraie lueur d'espoir. C'est le premier médicament qui est sur le marché qui a commencé à être conçu, développé une fois que la pandémie s'était déclarée. Donc c'est vraiment une grande prouesse que de l'avoir dès à présent", se réjouit Hervé Watier.

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