"C'est comme une mini-salle de réanimation" : à bord des TGV médicalisés qui transportent les patients atteints par le coronavirus vers des hôpitaux bretons
Deux TGV médicalisés ont quitté la gare d'Austerlitz, à Paris, mercredi, transportant 36 patients atteints du Covid-19. Ils ont été transférés en Bretagne, dans les hôpitaux de Brest, Saint-Brieuc et Rennes, pour désengorger les hôpitaux d'Île-de-France.
La gare d'Austerlitz était envahie d'infirmiers, d'infirmières et de médecins, mercredi 1er avril au matin. Deux TGV médicalisés ont quitté Paris pour la Bretagne avec, à bord, 36 patients atteints du Covid-19. Un dispositif exceptionnel mis en oeuvre pour soulager les hôpitaux d'Île-de-France, proches de la saturation avec la vague épidémique qui s'abat sur la région. "La SNCF félicite et remercie le personnel soignant et l'ensemble des équipes présentes sur le terrain", annonce une voix dans les haut-parleurs de la gare.
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Des patients dans un état grave
Au bout du quai, les ambulances amènent les patients un à un afin de les installer dans les voitures des deux TGV. Au moins une dizaine de soignants sont présents autour de chaque lit, très concentrés, n'opérant que par des gestes délicats et millimétrés. Il n'y a pas une seconde à perdre pour ces malades dont les visages sont marqués. Ils sont dans un état grave, inconscients. Pour les rares journalistes présents, les consignes sont strictes. "Port du masque obligatoire, vous ne devez pas toucher les personnes en contact avec les patients ni les zones où les patients sont passés parce qu'il peut y avoir une excrétion du virus par les patients", indiqueLionel Lahmaut, du Samu de Paris, médecin chef sur l'un des deux trains médicalisés.
Des wagons transformés en salles de réanimation
À bord d'un premier TGV, 12 patients partent pour Rennes, les 24 autres embarquent dans le second train, direction Brest. À l'intérieur du train, des civières sont posées sur les sièges passagers, quatre patients sont prévus par voiture et, avec eux, un matériel médical impressionnant. "Il y a des échographes, il y a de la biologie délocalisée, du personnel plus nombreux qu'en réanimation", précise Lionel Lahmaut. Une infirmière est prévue par malade et plus de deux médecins pour quatre malades assure le médecin pour qui le niveau de sécurité est "très, très haut, c'est comme une mini-salle de réanimation par voiture du TGV".
Le médecin est également confiant en vue du voyage à venir. "C'est très novateur d'utiliser un train à grande vitesse mais on a l'impression qu'il est extrêmement sécuritaire pour nos patients, très agréable en terme de vibrations et de décélération", affirme Lionel Lahmaut.
On est fier de participer à une mission exceptionnelle
Anaïs, infirmière militaire
Pour accomplir cette "mission exceptionnelle", civils et militaires collaborent main dans la main. "On est vraiment dans l'unité, l'esprit de cohésion et d'équipe, c'est ca l'effort de guerre", salue Anaïs, infirmière militaire.
D'autres trains médicalisés vont encore partir dans les prochains jours pour soulager les hôpitaux des régions les plus impactées par l'épidémie de Covid-19. "Cela permet d'enlever des patients d'un endroit qui est saturé, où l'épidémie est extrêmement virulente, pour les mettre dans un endroit plus calme où il y a des ressources hospitalières disponibles. Après, si besoin, ça fonctionnera dans l'autre sens", Lionel Lahmaut du Samu de Paris.
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