"C'est la psychose complète" : à Crépy-en-Valois, le Covid-19 provoque aussi une ruée sur les produits de première nécessité dans les supermarchés
Avec plus de 60 cas avérés de contamination, l'Oise constitue le principal foyer de propagation du coronavirus en France. A Crépy-en-Valois, où le virus a fait deux victimes, les habitants s'inquiètent.
Dans les rayons de l'Intermarché de Crépy-en-Valois (Oise), Philippe fait ses courses accompagné de son fils. "Regarde papa, c'est comme dans les films (catastrophes)", lui lance le petit garçon. "Tout à fait, il n'y a plus rien dans les rayons", répond Philippe. Voilà, c'est la fin du monde, on va tous mourir", ironise le père de famille. Mais l'air de rien, il est inquiet, comme de nombreux habitants ici.
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Le département concentre à lui seul un tiers des cas de coronavirus Covid-19 recensés en France : 64 personnes ont été testées positives au virus. Crépy-en-Valois reste la commune la plus touchée, avec deux décès liés au virus. Alors Philippe comprend ceux qui ont décidé de faire des stocks.
D'un côté on dit que c'est moins dangereux que la grippe, mais à l'instant j'étais à l'école avec mon fils pour faire un test pour voir s'il n'avait pas le coronavirus. Je n'ai jamais fait ça pour une grippe par exemple.... C'est quand même bizarre.
Philippe, un habitant de Crépy-en-Valoisà franceinfo
Devant le rayon conserves, même sensation pour Valérie : "C'est vrai que là, c'est la psychose complète. C'est inquiétant", dit-elle. Il faut dire que les denrées de première nécessité ont été dévalisées, et ce alors que le magasin s'est réapprovisionné. Si on prend la journée du 2 mars et qu'on la compare à l'an dernier, le panier moyen a augmenté de 45%, selon le directeur de l'Intermarché, Thierry Sence. "J'ai constaté depuis vendredi [28 février] une recrudescence d'achats des produits de base, de première nécessité comme les pâtes, la farine, le sucre. On a eu une progression entre 25% et 35% d'achats sur ces produits-là", affirme-t-il.
On a reçu de la marchandise et c'est à nouveau reparti en quelques heures.
Thierry Sence, directeur de l'Intermarché de Crépy-en-Valoisà franceinfo
"Ça nous a perturbés en termes d'approvisionnement, mais ça va, ça suit", assure le patron face à des rayons quasiment vide. Comment expliquer cela ? "La peur de manquer", selon lui. Cette situation concerne également les gels hydro-alcooliques. Cinquante flacons partis en seulement deux heures. Des gels qu'on ne trouve plus du tout dans cette ville de 15 000 habitants.
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