"C'est propre, grand, aéré" : le succès du vaccinodrome du stade de Dijon face à l'épidémie de Covid-19
En France, la campagne de vaccination doit normalement connaître une accélération au mois d'avril. Plusieurs vaccinodromes sont ou vont être installés dans les stades. La ville de Dijon, elle, a pris les devants.
Alors que le vaccinodrome du stade de France à Saint-Denis doit ouvrir mardi 6 avril et celui du Groupama Stadium à Lyon samedi 3 avril, d'autres enceintes en France accueillent déjà depuis plusieurs semaines les personnes recevant des injections. C'est le cas du Vélodrome à Marseille mais aussi du stade Gaston-Gérard à Dijon qui fut le premier à ouvrir ses portes fin janvier et où un millier de Bouguignons sont vaccinés chaque semaine.
A côté des chaussettes rouges et noires, derrière les maillots encadrés des joueurs emblématiques, un escalier mène à l'étage de la Tribune Est : une grande salle, des chaises et deux petites cabines séparées par des paravents. Nathalie s'assied et tend son bras : le regard tourné vers la grande baie vitrée, cette assistante médicale découvre la pelouse baignée de soleil. "Vous vous rendez compte le nombre de jaloux que je vais faire alors que le public est interdit", s'amuse-t-elle.
"Non seulement je suis vaccinée mais en plus je suis allée au stade."
Nathalie, assistante médicaleà franceinfo
Dans la cabine voisine, Jacques, 71 ans et fan de foot, en a carrément oublié la seringue. S'il était venu un jour plus tard, il aurait même pu voir les joueurs s'entraîner. Habitué du stade il a déjà vu le club de football de Dijon affronter le Paris-Saint-Germain mais il était en tribune et non comme lors de cette vaccination dans "la salle VIP, celle où ils reçoivent les personnes importantes". Le septuagénaire ne veut plus partir. "Je peux avoir une vue panoramique sur le stade, et la pelouse vide, c'est magnifique" s'émeut-il.
Un lieu moins intimidant
Dans les faits, même ceux qui n'ont aucun intérêt pour le foot repartent avec le sourire. "Je passe tous les jours devant. Je n'étais jamais rentré à l'intérieur et je n'y rentrerai peut-être plus jamais" raconte Renaud, la quarantaine. "C'est l'occasion, j'ai pris une photo pour montrer à mes copains". Une joie contagieuse pour Roberte, octogénaire accompagnée de sa fille, qui appréhendait le vaccin. "On arrive et on est tout de suite rassurés" se réjouit-elle, "C'est peut-être plus chaleureux qu'à l'hôpital tout compte fait." Et sa fille acquiesce : "C'est propre, grand, aéré, il y a de la place".
Désacraliser le moment et le rendre léger, c'était l'ambition du maire socialiste de Dijon, à l'initiative de ce vaccinodrome. "On aurait pu choisir le Zénith" explique François Rebsamen, "mais ici c'est plus ludique et puis cela permet aux personnes souvent âgées de découvrir le stade, ce que l'on a fait avec leurs impôts car finalement c'est l'argent des Dijonnais que l'on a investi dans ce stade !" Cet enthousiasme a rapidement convaincu le DFCO, le club de football. "Cela durera le temps qu'il faut, assure Olivier Delcourt, son président. De toute façon il n'y a pas de public et les matchs sont le week-end". Et puis le club est pragmatique : plus la vaccination sera efficace, plus le retour du public dans les tribunes sera rapide.
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