: Cartes Alors que le variant Delta inquiète, quelle est la situation sanitaire en Europe à l'heure des départs en vacances ?
Espagne, Portugal, Grèce... Plusieurs pays européens connaissent une reprise de l'épidémie de Covid-19, avec un nombre de contaminations qui repart à la hausse.
Aucune interdiction, mais "un conseil de prudence", alors que les vacances estivales commencent. "Evitez l'Espagne, le Portugal", a recommandé à "ceux qui n'ont pas encore réservé leurs vacances" le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, invité des "4 Vérités" sur France 2, jeudi 8 juillet. Le gouvernement s'inquiète de la propagation rapide du variant Delta et du rebond des infections en Europe, en particulier dans la péninsule ibérique, déjà frappée durement par la pandémie de Covid-19. "Il vaut mieux rester en France ou aller dans d'autres pays", a insisté Clément Beaune.
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Comment la situation sanitaire évolue-t-elle dans les pays du Vieux Continent ? Franceinfo fait le point sur l'épidémie, à partir des données agrégées par le site Our World in Data*, qui réunit un collectif de chercheurs rattaché à l’université britannique d’Oxford.
Les pays où le nombre de contaminations est en nette hausse
Trois pays d'Europe connaissent aujourd'hui un rebond épidémique clair : l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, observe Edouard Mathieu, responsable des données du site Our World in Data. "La remontée est très nette, elle dure depuis plusieurs semaines et elle commence à se voir dans les hospitalisations", même si celles-ci restent bien plus faibles grâce à la vaccination, souligne-t-il auprès de franceinfo. D'autres pays suivent, comme la Grèce, les Pays-Bas ou encore le Danemark. "Ils ont connu une forte décroissance en juin et repartent dans une croissance exponentielle", note le scientifique.
L'Espagne. Depuis fin juin, le nombre quotidien de cas d'infection au Covid-19 grimpe à grande vitesse de l'autre côté des Pyrénées. Le 25 juin, le pays recensait une moyenne quotidienne glissante (sur sept jours) de 3 574 nouveaux cas. Ce chiffre s'élevait mercredi à 12 719 nouvelles infections. Du 30 juin au 7 juillet, les nouvelles contaminations sur une journée ont augmenté de 147,82 % d'après Our World in Data, qui montre que les cas pour un million d'habitants ont doublé en six jours. L'Espagne compte ainsi en moyenne 272 nouveaux cas quotidiens pour un million d'habitants, contre 41 cas en France. Les dernières données du Centre européen de prévention et de contrôles des maladies* (ECDC) montrent toutefois que le niveau des nouvelles admissions à l'hôpital restait encore bas, début juillet.
Le Portugal. La courbe des nouveaux cas quotidiens est repartie légèrement à la hausse en mai, mais cette évolution s'est accélérée nettement depuis mi-juin. Mercredi, le pays a recensé une moyenne glissante de 2 352 nouvelles contaminations en 24 heures, contre 1 604 une semaine plus tôt et 773 le 15 juin. Ainsi, elles ont augmenté de 46,6% entre le 30 juin et le 7 juillet (un niveau similaire à l'évolution française) et le nombre de cas pour un million d'habitants est désormais de 231. Du côté des hospitalisations, un léger rebond se dessine depuis juin sur la courbe des nouvelles admissions à l'hôpital, ainsi que pour le taux d'occupation des services de réanimation, selon l'ECDC*.
Le Royaume-Uni. Le pays est le premier d'Europe à avoir fait face à un reprise marquée de l'épidémie liée au variant Delta. Outre-Manche, les autorités enregistrent 401 nouveaux cas en moyenne chaque jour pour un million d'habitants, un chiffre qui a quasi doublé en onze jours, souligne Edouard Mathieu. Les nouvelles infections quotidiennes, en hausse de 43% sur les sept derniers jours, atteignent une moyenne glissante de 27 238 cas. Les données de l'agence sanitaire Public Health England* montrent un réel frémissement des hospitalisations, même si leur nombre reste très faible par rapport aux contaminations : le 4 juillet (date des dernières données disponibles), il y a ainsi eu 456 nouvelles admissions dans les hôpitaux britanniques, contre 261 sept jours plus tôt.
La Grèce. Le pays enregistre, derrière le Luxembourg (+300%), la plus forte variation européenne en matière de nouvelles infections au Covid-19 : du 30 juin au 7 juillet, le nombre de nouveaux cas y a augmenté de 183,37%. La Grèce enregistrait une moyenne de 366 cas quotidiens le 27 juin, son niveau le plus bas depuis octobre. Elle s'élevait à 1 214 mercredi. On compte en moyenne 117 nouveaux cas pour un million d'habitants dans le pays, un niveau qui équivaut à la moitié du dernier pic épidémique, d'après Edouard Mathieu.
Les Pays-Bas. Une hausse de 173,65% en une semaine : voici comment les nouveaux cas quotidiens de contamination ont évolué, du 30 juin au 7 juillet, aux Pays-Bas. Le pays, passé d'une moyenne de 601 à 1 645 cas par jour, enregistre désormais 96 cas pour un million d'habitants.
Les pays où la hausse des infections est plus mesurée
L'Italie. Nos voisins italiens enregistrent en moyenne 14 nouveaux cas quotidiens pour un million d'habitants, selon les données d'Our World in Data. Comme dans bon nombre de pays, il y a une hausse mais elle est plus mesurée : du 30 juin au 7 juillet, ils ont augmenté de 29,72%. Le pays enregistrait mercredi une moyenne glissante, sur sept jours, de 829 nouvelles infections en 24 heures. Le pays connaît "une remontée qui commence mais qui reste assez douce", résume Edouard Mathieu.
L'Allemagne. Outre-Rhin, les autorités sanitaires enregistrent en moyenne sept nouveaux cas quotidiens pour un million d'habitants. Une augmentation de 15,83% est constatée depuis une semaine. Les nouveaux cas restent encore à un niveau très bas : le bilan enregistré mercredi était de 623 infections en 24 heures, en moyenne sur sept jours. Pour Edouard Mathieu, "en Allemagne, nous sommes sur un plat qui laisse présager une remontée".
La Croatie. Une légère hausse des contaminations s'esquisse en Croatie, où les nouvelles infections quotidiennes ont augmenté en moyenne de 7,19% entre le 30 juin et le 7 juillet. Le pays compte désormais 21 nouveaux cas pour un million d'habitants.
L'Autriche. Avec une moyenne de 85 nouvelles contaminations mercredi, la circulation du virus reste très faible en Autriche. Une très légère hausse s'est dessinée du 30 juin au 7 juillet (+5,11%). Le pays enregistre neuf cas pour un million d'habitants.
Ces différents pays peuvent être perçus comme étant actuellement "dans une phase de stabilisation, mais nous ne sommes pas sûrs que ça dure", souligne le responsable des données d'Our World in Data. "Cela va probablement commencer à augmenter chez eux également."
Les pays où le nombre de nouveaux cas continue de reculer
La Bosnie-Herzégovine. Le pays des Balkans est celui où la baisse des nouveaux cas quotidiens est la plus nette sur les sept derniers jours. Du 30 juin au 7 juillet, les nouvelles contaminations en 24 heures y ont reculé de 77,68%, atteignant mercredi une moyenne glissante de moins de dix nouveaux cas enregistrés. La Bosnie-Herzégovine enregistre désormais un cas pour un million d'habitants.
La Hongrie. Le pays enregistre, du 30 juin au 7 juillet, l'une des baisses les plus importantes du nombre de nouvelles infections quotidiennes au Covid-19. En une semaine, celles-ci, déjà très basses (avec une moyenne glissante de 50 cas le 30 juin), ont reculé de 40,61%. La Hongrie comptait mercredi 30 nouveaux cas quotidiens en moyenne glissante, et trois cas pour un million d'habitants.
La Pologne. Les nouvelles contaminations quotidiennes y ont reculé de 17,92% entre le 30 juin et le 7 juillet. Le pays enregistrait mercredi une moyenne glissante de 84 nouveaux cas quotidiens, et deux cas pour un million d'habitants.
La Norvège. Le pays recense environ 33 cas pour un million d'habitants. Mais la moyenne des nouvelles contaminations quotidiennes est en recul de 8,31% en une semaine (196, le 30 juin, contre 179,71 mercredi).
L'Europe de l'Est et les Balkans concentrent bon nombre de pays où l'épidémie de Covid-19 continue de décliner. Ces régions sont, comme le rappelle Edouard Mathieu, "dans un cycle différent" de celui observé en Europe de l'Ouest. Elles vivent actuellement un recul encore net des contaminations, car elles "ont eu des pics forts autour d'avril et mai".
*Les liens renvoient vers des contenus en anglais.
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