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Climat des affaires, consommation, PIB... L'Insee évalue les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19

L'Institut national de la statistique a publié jeudi une série d'indicateurs et de prévisions sur les conséquences économiques de la crise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le quartier d'affaires de La Défense déserté en plein confinement, le 17 mars 2020 à Nanterre (Hauts-de-Seine). (MARTIN BUREAU / AFP)

Climat des affaires, perte d'activités économique, points de PIB en moins, consommation des ménages en berne... L'Institut national de la statistique (Insee) a brossé, jeudi 26 mars, un sombre tableau des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et du confinement.

En introduction de ce point de conjoncture mensuel doublé d'une première estimation des pertes économiques dues à la crise sanitaire, Jean-Luc Tavernier souligne aussi la difficulté pour l'Insee de recueillir les informations nécessaires et affirme avoir eu recours à des "méthodes inhabituelles", en l'absence de certaines données. "C'est peu de dire que ce que nous présentons aujourd'hui est fragile, susceptible d'être révisé", ajoute-t-il.

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Franceinfo résume ce qu'il faut retenir de cette note économique.

Le climat des affaires en berne

L'indicateur du climat des affaires en France a chuté "lourdement" en mars, en cédant 10 points par rapport au mois de février, son recul le plus fort depuis le lancement de cet indicateur en 1980. Cet indicateur synthétique, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité marchande, s'est situé à 95 points en mars, passant ainsi sous sa moyenne de longue période qui est de 100, précise l'Insee dans un communiqué.

L'indicateur a connu sa chute la plus massive dans le secteur des services avec un recul de 14 points, passant largement sous la moyenne de longue période à 92 points. La situation s'est aussi fortement dégradée dans le commerce de détail, pénalisé par les mesures de confinement adoptées par le gouvernement dès la mi-mars, avec une dégringolade de 13 points, pour tomber également à 92 points. Le recul est moins prononcé dans l'industrie, qui cède trois points par rapport à mars, à 99 points. Le bâtiment fait figure d'exception en restant stable à un niveau élevé (112 points).

Une perte d'activité économique de 35%

Les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus entrainent une perte d'activité économique d'environ 35% actuellement en France, avec un effet "assez hétérogène" selon les secteurs. Pour évaluer la perte d'activité selon les secteurs, l'Insee a utilisé des données issues de remontées directes des entreprises et des fédérations professionnelles, mais aussi, de manière plus inédite, les données de consommation d'énergie, d'utilisation des transports ferroviaires ou sur les transactions par cartes bancaires.

Ainsi, si les activités agricoles "devraient se poursuivre un peu en deçà de la normale", tout comme les industries agroalimentaires, en revanche "seule la moitié de l'activité du reste de l'industrie serait maintenue" actuellement. De même, la construction essuierait une perte massive de 89%, et les services marchands d'environ 36%, certains d'entre eux étant très affectés, comme les transports, l'hôtellerie ou la restauration, mais d'autres beaucoup moins, comme les télécommunications ou les versements de loyers immobiliers. Les services non marchands (éducation, garde d'enfants, activités sportives) enregistreraient un manque d'activité de 14%.

Une consommation des ménages réduite de 35%

Confinement oblige, la consommation des ménages est également inférieure d'un tiers (35%) à sa normale, évalue encore l'Insee, du fait notamment de la réduction "au minimum" de certaines dépenses, comme le textile, l'habillement mais aussi certains biens de l'industrie manufacturière.

Trois points de PIB en moins si le confinement dure un mois

L'Institut national de la statistique estime aussi qu'un confinement d'une durée d'un mois se traduirait par trois points de produit intérieur brut (PIB) en moins sur un an. Si le confinement devait durer deux mois, la perte de PIB serait de 6 points sur un an, ajoute l'Insee qui précise toutefois "qu'il n'est pas aisé" de faire une telle prévision.

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