Confinement et télétravail : un cocktail qui peut être explosif
Les femmes sont plus exposées que les hommes à la détresse psychologique en télétravaillant. 22% d’entre elles sont en détresse élevée, contre 14% des hommes.
Le télétravail ? Il devrait durer. Edouard Philippe a prévenu, lors de de conférence de presse de dimanche : "Il va falloir que le télétravail se poursuive dans toute la mesure du possible". Sauf que ça n’est forcément pas sans risque. Selon une étude menée par Opinionway pendant la deuxième et la troisième semaine de confinement sur un échantillon représentatif de 2 000 personnes, 44% des salariés en télétravail se disent en détresse psychologique. Une détresse modérée pour le plus grand nombre, 27% d’entre eux, mais une détresse élevée pour une part non négligeable, 18% des sondés.
Selon le questionnaire, construit par le cabinet de prévention des risques Empreinte humaine, les femmes sont plus exposées que les hommes. 22% d’entre elles sont en détresse élevée, contre 14% des hommes. C’est sur elles que reposent, en plus des visioconférences et du travail sur ordinateur, les responsabilités parentales et l’entretien du foyer. Selon l’étude, ce cumul des rôles alourdit la charge mentale des femmes.
Être en couple ne protège pas
Les personnes qui vivent en couple sont plus nombreuses que les personnes vivant seules à se dire en détresse psychologique élevée. La présence des enfants est elle aussi un facteur aggravant. Sans compter, on peut s’en douter, la taille du logement. Le questionnaire montre que les télétravailleurs qui sont confinés dans un appartement de moins de 40 mètres carrés sont plus nombreux que les autres à se sentir en danger.
Cette étude met donc en lumière les conditions de travail des personnes confinées à leur domicile. Seuls un peu moins de la moitié, 45% des travailleurs interrogés, peuvent s’isoler dans leur logement. La plupart, 60%, travaillent dans leur salon. Et pas plus d’un quart, 25%, disposent d’une pièce fermée, une chambre par exemple, transformée en espace de télétravail. Pour Jean-Pierre Brun, le cofondateur du cabinet de conseil qui a mené cette étude, "ça n’est pas le télétravail en soi qui est un facteur de risque, ce sont les conditions dans lesquels il s’effectue qui présentent des facteurs aggravants pour les salariés."
Un tiers des salariés sont passés au télétravail. Et 95% des entreprises y ont recours. Une expérience par forcément si négative. Une autre étude qui porte sur près de 3 000 personnes montre qu’après quatre semaines de confinement, 62% des néo-télétravailleurs comptent bien travailler plus souvent à domicile à l’avenir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.