"Aucune de nos propositions n'a été retenue" : le Sénat refuse son soutien au gouvernement sur la crise sanitaire
Le Sénat a rejeté, jeudi 29 octobre, la déclaration de Jean Castex sur le nouveau confinement. En cause, selon les élus, le manque d'écoute du gouvernement.
Les sénateurs, majoritairement à droite, ont refusé jeudi 29 octobre de donner leur soutien au gouvernement et au reconfinement décidé par l'exécutif face à la deuxième vague du Covid-19. Cette journée d'explication du Premier ministre devant le Parlement a été bousculé par l'attaque à Nice. Si le gouvernement appelle à l'unité du pays, les parlementaires de l’opposition remettent en cause la méthode du gouvernement.
En rejetant, à 178 voix contre et 130 voix pour, la déclaration de Jean Castex, les sénateurs envoient un message à l’exécutif. Il est grand temps de nous écouter lance Valérie Boyer, sénatrice Les républicains des Bouches-du-Rhône : "Que ce soit pour la lutte contre le terrorisme ou pour la sécurité des Français, aucune de nos propositions n'a été retenue, affirme-t-elle. Donc l'unité nationale, oui, mais le respect de la représentation nationale et le respect des Français, cela passe aussi par les écouter."
Un vote symbolique
Le Premier ministre a, plusieurs fois, appelé les parlementaires à ne pas détourner le regard, à ériger une digue démocratique contre la désunion nationale. Une proposition un peu facile juge Roger Karoutchi, premier vice-président LR du Sénat : "On a un peu le sentiment qu'on a un gouvernement qui est plus à l'arrière et à la poursuite des crises que dans la gestion pleine et entière des crises", constate le sénateur.
On ne peut pas appeler à l'unité nationale quand ça arrange et ne pas la respecter quand ça dérange.
Roger Karoutchi, premier vice-président LR du Sénatà franceinfo
Les élus socialistes ont voté pour ces nouvelles mesures sanitaires, car la situation l’exige. Cependant, Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris invite Emmanuel Macron a balayé devant sa porte : "Le président de la République appelle à plus d'humilité. C'est après avoir été si peu humble au cours des derniers mois et avoir si mal travaillé pour préparer cette rentrée de l'automne", estime-t-il.
Ce vote purement symbolique rappelle à l’exécutif que l’unité demandée est loin d’être acquise.
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